26 février 2008

Definition Hystérie

Définiton de l’hystérie :

Il parait difficile de donner une définition claire et précise de l’hystérie. En effet les limites de cette dernière ont toujours été très floues et des symptômes qui pour certains étaient ceux de l’hystérie ne l’étaient souvent pas pour les autres. Ernest-Charles Lasègue (1816-1883) explique ainsi que « la définition de l’hystérie n’a jamais été donnée et ne le sera jamais. Les symptômes ne sont ni assez constants, ni assez conformes, ni assez égaux, en durée, en intensité, pour qu’un type, même descriptif, puisse comprendre toutes les variétés». Longtemps exclusivement féminine, on a attendu la fin du XIXème siècle pour véritablement la concevoir chez les hommes. « Sensibilité, faiblesse, inconstance, tels sont les attributs qui caractérisent la femme». [ref : Traité des vapeurs ou maladies nerveuses, et particulièrement de l'hystérie et de l’hypochondrie De Jean-Baptiste Louyer Villermay 1832]

Au cours de l’histoire, elle s’est souvent vue rapprochée de l’épilepsie, de l’hypochondrie, de la neurasthénie etc... Cela est dû à l’une des caractéristiques principales de cette maladie mentale, elle imite les autres. Ainsi, sa propre existence a souvent été remise en question et elle n’est plus considérée aujourd’hui comme une maladie à part entière. En effet, elle ne figure pas dans le DSM (Diagnostic and Statistical Manual) qui recense et classe l’ensemble des maladies mentales.

On peut pourtant donner une description globale de la maladie telle qu’elle a été perçue depuis près de cinq mille ans aussi bien par les médecins que par les peuples en général.

Quand aujourd’hui on parle d’hystérie, on décrit une personne incontrôlable, agitée, avec laquelle il est impossible de communiquer. Cette description découle de l’observation de l’attaque hystérique, manifestation soudaine et souvent violente de la maladie.

Après une courte aura (comprenant selon les cas : des douleurs ovariennes pouvant être suivies d’un évanouissement, souvent une sensation de boule qui remonte et qui asphyxie, parfois un cri), la malade se raidie et est prise de spasmes. Ce sont ces mouvements saccadés, ces contorsions étranges avec notamment l’arc de cercle caractéristique de la crise hystérique qui feront souvent passer ces femmes pour des êtres possédés. La malade suffoque, semble s’étouffer.

Cette crise s’accompagne d’un délire pendant lequel l’hystérique est coupée du monde. Dans cet état de demi-conscience, elle extériorise certains sentiments refoulés, certains fantasmes ayant très souvent une connotation sexuelle. D’où l’érotisation de la crise et « l’étiquetage » des hystériques comme des personnes perverses et dépravées.

Ensuite, comme l’explique Pierre Janet (1859 -1947) « Quand le délire se termine, le sujet revient à la vie normale et semble avoir complètement oublié ce qui vient de se passer. » Pourtant, une fois la crise passée, (cette dernière peut durer quelques minutes comme des journées entières…), il persiste souvent certains troubles chez l’hystérique. En effet, ses sens sont perturbés et parfois même disparaissent. Ainsi il peut y avoir une perte de la vision de certaines couleurs (dans un ordre précis), une perte de l’ouie... Le rétrécissement du champ visuel sera d’ailleurs l’un des stigmates les plus révélateurs pour les médecins du XIXème siècle. Apparaissent aussi des anesthésies locales, de la langue, de la face… ainsi que des paralysies d’un bras, d’une jambe… Les hystériques peuvent présenter une logorrhée ou au contraire un mutisme, des crises de hoquets ou d’hypersomnie…

Il existe encore de nombreux symptômes sur lesquels il serait trop long et fastidieux de s’attarder.

Quoi qu’il en soit, la personnalité hystérique a toujours dérangé. La théâtralisation de la crise a souvent fait naître l’idée que l’hystérie n’était qu’une invention et les malades des simulatrices. Mais le psychiatre Paul Dubois (1848 – 1918) explique ainsi que « L’hystérique est une actrice en scène, une comédienne ; mais ne le lui reprochons jamais, car elle ne sait pas qu’elle joue ; elle croit sincèrement à la réalité des situations.»

Enfin, nous verrons que l’hystérie a toujours été intimement mêlée à la sexualité féminine. La femme était en effet souvent considérée comme responsable de sa maladie, puisque c’était son comportement qui en était la cause. L’évolution de la conception de l’hystérie et par conséquent de ses soins, est à l’image de celle des mentalités au fil des époques.

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