26 février 2008

Debut de l'histoire de l'hystérie, il en reste plein...

Voila le début de l'histoire de l'hystérie (le reste attend une relecture) (puis même là, faut que je change deux trois ptis trucs...) (j'ai viré les photos...)



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Au IVe siècle avant Jésus-Christ, Hippocrate ne parle pas d’hystérie mais de « suffocations de la matrice ». Il développe une théorie très ancienne qui considère la migration de l'utérus comme l'origine de nombreuses maladies féminines. En effet, pour lui comme pour les Égyptiens 2000 ans auparavant, l'utérus est un organe « à part » dans le corps de la femme. C'est une sorte d'animal qui peut se déplacer à son gré et ainsi provoquer de nombreux troubles.

Pour Hippocrate, les hystériques sont des femmes n’ayant pas assez de rapports sexuels. Leur utérus, appelé « matrice », se dessèche, devient léger et se déplace alors, se fixant le plus souvent sur le foie mais aussi sur de nombreux autres organes (jusqu'à l'intérieur de la tête !). S'en suit un dérèglement rapide des humeurs, et des difficultés respiratoires, d'où les suffocations. Il recommande ainsi comme principal moyen de prévention, des rapports sexuels fréquents afin d'humidifier l'utérus et de le maintenir en place.

Lorsque cette méthode n'a pas suffi, et que la femme est sujette aux suffocations, Hippocrate recommande, comme les Egyptiens, l'usage de substances odorantes pour remettre en place l'utérus. En effet, pour lui, il existe un canal qui relie le nez, la bouche, le vagin et l'utérus ; ce dernier est donc doué d’odorat. Apparaissent ici les premières fumigations vaginales. Il s’agit donc pour la femme de faire redescendre son utérus en inhalant de mauvaises odeurs et en appliquant au contraire sur sa vulve des odeurs agréables. L'utérus se trouvant attiré par ces dernières, retournerait à sa place faisant disparaître les suffocations et les autres manifestations impressionnantes de l'hystérie. Les Egyptiens proposaient aussi dans le cas où l’utérus serait au contraire trop bas, l’application directe dans le vagin de résines ayant des propriétés répulsives.

http://pagesperso-orange.fr/psycause/index.htm

Fumigations http://books.google.com/books?id=q7c62YCr9e8C&pg=PA70&lpg=PA70&dq=fumigations+vaginales&source=web&ots=NTDnrYicTo&sig=usDrcjj68U69hjSPWqRo7UP7_HQ

de mon

À l'époque romaine :

Les théories ancestrales d’Hippocrate et de Platon continueront d’être au devant de la scène jusqu’à ce que Soranos (ou Soranus d’Ephèse (93-138 après J.C)) sous le règne de Trajan et d’Hadrien, ne les réfute catégoriquement. Il tire de ses observations la conclusion et la certitude que l’utérus n’est pas un animal libre de se déplacer à sa guise mais simplement un organe qui comme bon nombre d'autres parties du corps humain, a la propriété de se contracter et de se relâcher. L'hystérie n'est donc pour lui que la conséquence d'une « constriction » de l'utérus, due à une inflammation de ce dernier.

Il recommande comme simples soins pour l'hystérique, une sorte de cure thermale, avec des bains, des applications de cataplasmes agrémentés d’activités relaxantes comme des lectures, des promenades… Il marque un profond changement vis-à-vis des méthodes ancestrales dont il parle en ces termes : « Nous repoussons tous ces moyens parce qu'ils irritent ce qui est enflammé… ils aggravent la maladie au lieu de la diminuer. »

Reprenant les théories de Soranos, Galien (131-201 après J.C) va donner à l'hystérie une origine nouvelle, la rétention de semence. En effet, il considère que la femme produit en continu, de manière similaire à l'homme, une sorte de sperme plus froid et plus humide que chez ce dernier, et qu’il est nécessaire d'évacuer régulièrement. On retrouve là encore, comme indication thérapeutique, des rapports sexuels fréquents afin de purger la semence et d'éviter tout risque de suffocation. Galien évoque aussi les effets néfastes d'une rétention de semences chez l'homme. Chez ce dernier, elle provoque non pas des crises d’hystérie, mais un état souvent dépressif et mélancolique et des troubles digestifs. Ainsi Galien parle en quelque sorte lui aussi d’« hystérie masculine ».

Après Galien, et le début de l'ère chrétienne, l'hystérie va peu à peu quitter le domaine de la médecine pour tomber dans le mysticisme et ainsi prendre un caractère de punition divine qu'elle gardera pendant des siècles.

Moyen-Âge

Au Moyen Âge, l'Eglise étend son pouvoir sur le domaine médical, imposant sa philosophie et ses méthodes violentes. Les maladies mentales sont alors très souvent présentées comme l'objet de Satan, venu posséder des hommes sur Terre. Les hystériques seront dès lors qualifiées de sorcières et souvent brûlées sur le bûcher mais pas systématiquement. Les examens destinés à déterminer si oui ou non une femme est possédée par le diable, faisaient en effet la différence entre hystérique ou possédée. Cette variante de diagnostic n’était en fait que la simple présence ou non de suffocations, autant dire que les erreurs étaient courantes…
Certains médecins essaieront de combattre ce pouvoir religieux, comme Conelius Agrippa (1484 - 1535) qui se pose en défenseur des « sorcières » dénonçant les inquisiteurs qu'il qualifie de « vautours altérés de sang ».

Wier (ou Johann Weyer) (1515 - 1588) disciple de Conelius Agrippa eut au cours de sa vie à s'occuper du duc Guillaume de Clèves, atteint de mélancolie. Ce dernier, était issu d'une famille où furent diagnostiqués de nombreux cas de malades mentaux. Wier remarqua que les symptômes de ces nobles ressemblaient étrangement à ceux des « sorcières » de son époque. Il lui vint alors l'idée que ces femmes étaient tout simplement des malades mentales. Il se lança dès lors dans une intense recherche qui aboutit en 1564 à la publication des Cinq livres de l'imposture et tromperie des diables, des enchantements et sorcellerie, qui rencontrèrent un vif succès et provoquèrent un véritable tollé dans le monde religieux. Dans cet ouvrage, il ne nie pas totalement l’empreinte de Satan, mais réfute catégoriquement l’idée selon laquelle les « sorcières » seraient responsables de leur folie. Les hystériques sont bien des « possédées » mais leurs soins ne doivent être dispensés que par des médecins, et l'exorcisme employé en dernier recours.

Les chasseurs de sorcière employaient des méthodes qui aboutissaient quasi-systématiquement à la condamnation. En effet, l’inquisition avait à sa disposition de nombreuses tests, comme la pesée, la nage (la femme est attachée et jetée dans l’eau… une sorcière doit normalement flotter, étant repoussée par l’eau bénite…) ou encore le piquage (certaines parties du corps d’une « possédée » sont insensibles à la douleur, donc l’inquisiteur pique cette dernière afin de vérifier sa bonne foi…). Mais souvent, lorsque ces examens s’avéraient être négatifs, ils étaient quand même considérés positifs, car c’était alors Satan qui voulait faire croire à l’innocence de la sorcière…

En 1682, Louis XIV promulgue un édit qui fait disparaître le crime de sorcellerie. Il n’y a plus que des imposteurs ou des illusionnistes. Ainsi à la fin du XVIIème siècle, le bûcher fait partie du passé, bien que l’exorcisme et les autres croyances populaires persistent encore pendant de très nombreuses années...

[ref :

Histoire de l’hystérie d’Etienne Trillat

Dictionnaire des institutions de la France aux XVIIe et XVIIIe siècles De Marcel Marion 1923

Histoire et traité des sciences occultes ou, Examen des croyances populaires sur les êtres surnaturels, la magie, la sorcellerie, la divination, etc. du Comte de Résie 1867]


Jean Bodin, un jurisconsulte et théologien français, publie en 1580 De la Démonomanie des sorciers. Il y expose ses théories qui vont dans le sens des opinions de son époque, expliquant comment reconnaître un sorcier, comment s’en protéger... Il recommande l’extermination systématique de toute personne reconnue coupable de sorcellerie, s’opposant à Jean Wier qu’il attaque d’ailleurs directement en le qualifiant de « petit médecin rhénan ».

A l’Age Classique.

On se pose la question de savoir si l’hystérie est une maladie comme les autres et même si elle est réellement une maladie.

Cette époque marque un tournant dans l’histoire de l'hystérie. En effet, certains médecins vont pour la première fois placer son l'origine dans le cerveau et non plus dans l'utérus. (La théorie d'une origine utérine persistera tout de même jusqu'au XIXe siècle.) On voit ainsi s'affronter deux théories, l’ « utérine » et la « cérébrale ».

Au XVIIe et au XVIIIe siècle, les chimistes vont pour la première fois réussir à isoler certains gaz. Les médecins de l’époque adaptent alors les théories ancestrales des humeurs aux découvertes de ces « vapeurs » dont les déplacements internes seraient responsables des maladies, alors appelées « affections vaporeuses ». Mais au fil des découvertes, notamment en anatomie, cette théorie va peu à peu disparaître.

Elle rendait responsable de l'hystérie, la fermentation dans l’utérus de ferments dits « séminaires ». En effet, pour eux, la semence féminine contient des ferments lourds, qui empêchent la bonne dispersion des vapeurs à travers les nerfs. Ce sont ces dernières qui, lorsqu'elles atteignent le cerveau, provoquent des troubles mentaux. L'homme n'est pas sujet à ces troubles, car les ferments de sa semence sont extrêmement volatiles et ne peuvent donc pas atteindre le cerveau.

Là encore, les médecins préconisent des rapports sexuels fréquents. En effet, ces derniers permettent d'évacuer la semence et ainsi d’empêcher une fermentation abusive. En alternative à ces rapports sexuels, les médecins recommandent une activité physique intense.

La théorie des vapeurs place donc l’hystérie au même niveau que les autres maladies, qui sont, elles aussi issues des dégagements de certaines fermentations.

Une des autres grandes notions de la médecine de l’époque, est l'action des esprits animaux. Descartes les définit comme « des corps très petits et qui se meuvent très vite », formant « un certain air ou vent très subtil » qui, issu du cerveau, se propage dans tout le corps, à travers le sang et les nerfs. Les esprits animaux sont dinc à l’origine des mouvements, des sensations, et des images de la conscience.

[ref : René Descartes : Les Passions de l’âme : Première partie - 1649]

La théorie des vapeurs va se combiner avec celle de ces esprits animaux. Ce serait la dégradation de ces derniers qui produirait les vapeurs, dont on connaît les effets. Puis, ce sont les esprits animaux eux-mêmes qui sont rendus responsables. Leur agitation et leur propagation soudaine et désordonnée dans l’ensemble du corps, provoqueraient convulsions, spasmes, suffocations… Ainsi, l’origine de l’hystérie de déplace. Elle n’est plus utérine mais pour la première fois, cérébrale.

Dès lors, l’hystérie gagne en « grandeur », on commence à parler de plus en plus d’hystérie masculine. Anatomistes, chimistes, philosophes… vont alors s’intéresser plus en détail à l’hystérie, d’où des théories nombreuses, diverses et très souvent, relativement floues.
Pour l’anatomiste anglais Nathanael Highmore (1613-1685) ou encore le chirurgien français Charles-Louis-François Andry (1741-1829), c’est l’épaississement du sang qui amène une concentration des esprits animaux, d’où une perturbation des mouvements musculaires, des contractions cardiaques et de la respiration… Les convulsions sont destinées à « chasser les esprits ».

èRecherches sur la mélancolie d’Andry http://web2.bium.univ-paris5.fr/livanc/?cote=05749x1787&p=466&do=page

Biographie universelle, ou, dictionnaire historique des hommes qui se sont fait un nom de F.X de Feller, 1848 è http://books.google.com/books?id=AWMMAAAAYAAJ&pg=PA206&lpg=PA206&dq=andry+m%C3%A9lancolie+recherches&source=web&ots=UQS2fzPde8&sig=T77FsLznP2hq9aW-ggSICvxDDxs

Pour Thomas Sydenham (1624-1689), l'hystérie n'est pas une maladie comme les autres. En effet, il la considère comme une maladie simulatrice, qui présente les symptômes et les manifestations de très nombreuses autres pathologies. « Cette maladie est un protée qui prend une infinité de formes différentes ; c'est un caméléon qui varie sans fin ses couleurs... ». Dès lors difficilement définissable et reconnaissable, il affirmera que « l’hystérie des femmes est l'hypocondrie des hommes ».

[ref : Traité pratique des maladies nerveuses De Claude-Marie-Stanislaus Sandras]

Il considère lui aussi le dérèglement du flux des esprits animaux comme l’origine de la maladie. Les émotions fortes troublent les humeurs, qui s’accumulent en certains endroits, et génèrent vapeurs et perturbation des esprits animaux. Pour lui, les femmes dont les tissus internes sont plus lâches mais surtout dont le tempérament est plus faible, sont donc beaucoup plus vulnérables face à l’hystérie.

Il constate des lésions au niveau des ovaires de femmes décédées, évoquant ainsi la possibilité que l'hystérie cause des troubles organiques.

Sydenham recommande l'ingestion d'infusions ou de sirops à base de limaille de fer afin de fortifier le sang. Mais aussi l'utilisation de nombreuses substances végétales ou minérales comme l’opium, la quinine, les sels minéraux… Lui aussi, préconise une activité physique intense. Ses méthodes en cas de crise hystérique ne sont pas nouvelles, il a ainsi recours aux inhalations de mauvaises odeurs comme lorsqu'on pensait que l'utérus était doué d'odorat.


Le français Pierre Pomme (1735-1812), diplômé de la faculté de médecine de Montpellier et médecin du Roi, publie quant à lui en 1760 le Traité des Affections vaporeuses des deux sexes dans lequel il explique que les vapeurs sont dues et uniquement dues (ce qui d’ailleurs créa une vive polémique) à l’assèchement des nerfs. Ces derniers, moins souples, agitent les esprits animaux qui provoquent la crise hystérique. Pomme s’attira aussi les foudres de ses congénères en préconisant une thérapeutique très douce, rencontrant dès lors un vif succès dans les milieux mondains, habitués à des méthodes plus contraignantes... En effet pour lui, les meilleurs soins sont les suivants : « les bains domestiques simples, composés, tièdes, froids ; le pédiluve, les lavements rafraîchissants, ceux d’eau commune froide, et même à la glace, suivant le cas et la saison; les fomentations avec les herbes émollientes, les tisanes rafraîchissantes, l'eau de veau, l'eau de poulet; le petit lait, clarifié ou distillé ; les bouillons de poulet, de tortue, d'agneau, de mou de veau, et ceux de grenouilles ; les potion huileuses, adoucissantes, et mucilagineuses, enfin les eaux minérales acidules »

Ref ; Traité des Affections vaporeuses des deux sexes - 1760 http://web2.bium.univ-paris5.fr/livanc/?p=56&cote=33976&do=page

Definition Hystérie

Définiton de l’hystérie :

Il parait difficile de donner une définition claire et précise de l’hystérie. En effet les limites de cette dernière ont toujours été très floues et des symptômes qui pour certains étaient ceux de l’hystérie ne l’étaient souvent pas pour les autres. Ernest-Charles Lasègue (1816-1883) explique ainsi que « la définition de l’hystérie n’a jamais été donnée et ne le sera jamais. Les symptômes ne sont ni assez constants, ni assez conformes, ni assez égaux, en durée, en intensité, pour qu’un type, même descriptif, puisse comprendre toutes les variétés». Longtemps exclusivement féminine, on a attendu la fin du XIXème siècle pour véritablement la concevoir chez les hommes. « Sensibilité, faiblesse, inconstance, tels sont les attributs qui caractérisent la femme». [ref : Traité des vapeurs ou maladies nerveuses, et particulièrement de l'hystérie et de l’hypochondrie De Jean-Baptiste Louyer Villermay 1832]

Au cours de l’histoire, elle s’est souvent vue rapprochée de l’épilepsie, de l’hypochondrie, de la neurasthénie etc... Cela est dû à l’une des caractéristiques principales de cette maladie mentale, elle imite les autres. Ainsi, sa propre existence a souvent été remise en question et elle n’est plus considérée aujourd’hui comme une maladie à part entière. En effet, elle ne figure pas dans le DSM (Diagnostic and Statistical Manual) qui recense et classe l’ensemble des maladies mentales.

On peut pourtant donner une description globale de la maladie telle qu’elle a été perçue depuis près de cinq mille ans aussi bien par les médecins que par les peuples en général.

Quand aujourd’hui on parle d’hystérie, on décrit une personne incontrôlable, agitée, avec laquelle il est impossible de communiquer. Cette description découle de l’observation de l’attaque hystérique, manifestation soudaine et souvent violente de la maladie.

Après une courte aura (comprenant selon les cas : des douleurs ovariennes pouvant être suivies d’un évanouissement, souvent une sensation de boule qui remonte et qui asphyxie, parfois un cri), la malade se raidie et est prise de spasmes. Ce sont ces mouvements saccadés, ces contorsions étranges avec notamment l’arc de cercle caractéristique de la crise hystérique qui feront souvent passer ces femmes pour des êtres possédés. La malade suffoque, semble s’étouffer.

Cette crise s’accompagne d’un délire pendant lequel l’hystérique est coupée du monde. Dans cet état de demi-conscience, elle extériorise certains sentiments refoulés, certains fantasmes ayant très souvent une connotation sexuelle. D’où l’érotisation de la crise et « l’étiquetage » des hystériques comme des personnes perverses et dépravées.

Ensuite, comme l’explique Pierre Janet (1859 -1947) « Quand le délire se termine, le sujet revient à la vie normale et semble avoir complètement oublié ce qui vient de se passer. » Pourtant, une fois la crise passée, (cette dernière peut durer quelques minutes comme des journées entières…), il persiste souvent certains troubles chez l’hystérique. En effet, ses sens sont perturbés et parfois même disparaissent. Ainsi il peut y avoir une perte de la vision de certaines couleurs (dans un ordre précis), une perte de l’ouie... Le rétrécissement du champ visuel sera d’ailleurs l’un des stigmates les plus révélateurs pour les médecins du XIXème siècle. Apparaissent aussi des anesthésies locales, de la langue, de la face… ainsi que des paralysies d’un bras, d’une jambe… Les hystériques peuvent présenter une logorrhée ou au contraire un mutisme, des crises de hoquets ou d’hypersomnie…

Il existe encore de nombreux symptômes sur lesquels il serait trop long et fastidieux de s’attarder.

Quoi qu’il en soit, la personnalité hystérique a toujours dérangé. La théâtralisation de la crise a souvent fait naître l’idée que l’hystérie n’était qu’une invention et les malades des simulatrices. Mais le psychiatre Paul Dubois (1848 – 1918) explique ainsi que « L’hystérique est une actrice en scène, une comédienne ; mais ne le lui reprochons jamais, car elle ne sait pas qu’elle joue ; elle croit sincèrement à la réalité des situations.»

Enfin, nous verrons que l’hystérie a toujours été intimement mêlée à la sexualité féminine. La femme était en effet souvent considérée comme responsable de sa maladie, puisque c’était son comportement qui en était la cause. L’évolution de la conception de l’hystérie et par conséquent de ses soins, est à l’image de celle des mentalités au fil des époques.

25 février 2008

Ergothérapie

En fait c'est pas si énorme que ça ... mais ça reste très important comme notion :)

L’ergothérapie est une technique de thérapie visant à soigner les patients par l’éducation et la rééducation. Elle sert surtout pour faire retrouver au sujet de l’autonomie et de la sociabilité. Elle est prescrite en cas de maladie, ou arriération mentale, mais aussi dans des cas plus moteurs.

Tout d’abord, l’ergothérapie peut être simplement utilisée pour des raisons purement physiques, comme dans la kinésithérapie qui est une forme de rééducation physique, osseuse et musculaire. Mais l’ergothérapie peut aussi être synonyme d’éducation ou de rééducation sociale. En effet, dans des cas comme les maladies mentales, ou des cas de retard mental qui empêche le sujet d’avoir l’autonomie nécessaire pour vivre normalement par exemple. Dans ce cas, il faut un suivit beaucoup plus poussé que pour une simple rééducation physique (à la suite d’une blessure), il faut suivre le patient quotidiennement. C’est à travers des gestes journaliers, comme l’habillage, le lavage, les repas, le ménage et les courses que le sujet retrouve, ou trouve, son autonomie.

Le but de l’ergothérapie est de « suppléer ou d’améliorer les déficiences organiques et/ou psychiques ».

Hospitalisation sans consentement et législation

Si le patient consent à son hospitalisation, le problème de la législation ne se pose pas vraiment. Les véritables closes sont établies en cas d’hospitalisation forcée, appelée hospitalisation sans consentement. Elle survient notamment dans le cas d’une maladie mentale, où le patient est dans un délire qui l’empêche de se prendre en charge, dans ce cas il présente un danger. Dans ce cas, on a parfois recours à des méthodes de contention et de sédation pour rendre le patient inoffensif afin de le transporter à l’hôpital. Il existe des cas plus rare d’hospitalisation sans consentement, comme quelqu’un qui refuse une hospitalisation, ou un traitement, du fait de sa religion ou de sa philosophie, mais qui met en danger sa vie.

Il existe ensuite de nombreux textes législatifs sur cette hospitalisation sans consentement. On en trouve à plusieurs échelles, à l’échelle des Nations Unies, à celle du Conseil de l’Europe, ou encore à l’échelle nationale (ici, la France).

- A l’échelle de l’ONU :

« 1. Tout individu a droit à la liberté et à la sécurité de sa personne. Nul ne peut faire l'objet d'une arrestation ou d'une détention arbitraire. Nul ne peut être privé de sa liberté, si ce n'est pour des motifs, et conformément à la procédure prévus par la loi.
2. Tout individu arrêté sera informé, au moment de son arrestation, des raisons de cette arrestation et recevra notification, dans le plus court délai, de toute accusation portée contre lui.
[...]
4. Quiconque se trouve privé de sa liberté par arrestation ou détention a le droit d'introduire un recours devant un tribunal afin que celui-ci statue sans délai sur la légalité de sa détention et ordonne sa libération si la détention est illégale.
» (Article 9 du Pacte international relatifs au droits civils et politiques)

- A l’échelle du Conseil de l’Europe :

« 1. Toute personne a droit à la liberté et à la sûreté. Nul ne peut être privé de sa liberté, sauf dans les cas suivants et selon les voies légales: [...] s'il s'agit de la détention régulière d'une personne susceptible de propager une maladie contagieuse, d'un aliéné, d'un alcoolique, d'un toxicomane ou d'un vagabond; [...]
2. Toute personne arrêtée doit être informée, dans le plus court délai et dans une langue qu'elle comprend, des raisons de son arrestation et de toute accusation portée contre elle.
[...]
4. Toute personne privée de sa liberté par arrestation ou détention a le droit d'introduire un recours devant un tribunal, afin qu'il statue à bref délai sur la légalité de sa détention et ordonne sa libération si la détention est illégale.
5. Toute personne victime d'une arrestation ou d'une détention dans des conditions contraires aux dispositions de cet article a droit à réparation. » (Article 5 de la Convention européenne des droits de l’homme)

- En France :

« Lorsqu'une personne atteinte de troubles mentaux est hospitalisée sans son consentement en application des dispositions du chapitre III du présent titre, les restrictions à l'exercice de ses libertés individuelles doivent être limitées à celles nécessitées par son état de santé et la mise en oeuvre de son traitement. En toutes circonstances, la dignité de la personne hospitalisée doit être respectée et sa réinsertion recherchée. Elle doit être informée dès l'admission et, par la suite, à sa demande, de sa situation juridique et de ses droits. En tout état de cause, elle dispose du droit :

1° De communiquer avec les autorités mentionnées à l'article L.332-2 [le préfet ou son représentant, le juge du tribunal d'instance, le président du tribunal de grande instance ou son délégué, le maire de la commune ou son représentant, et la procureur de la République] ;
2° De saisir la commission prévue à l'article L.332-3
[la commission départementale des hospitalisations psychiatriques] ;
3° De prendre conseil d'un médecin ou d'un avocat de son choix ;
4° D'émettre ou de recevoir des courriers ;
5° De consulter le règlement intérieur de l'établissement tel que défini à l'article L.332-1 et de recevoir les explications qui s'y rapportent ;
6° D'exercer son droit de vote ;
7° De se livrer aux activités religieuses ou philosophiques de son choix.

Ces droits, à l'exception de ceux mentionnés aux 4°, 6° et 7°, peuvent être exercés à leur demande par les parents ou les personnes susceptibles d'agir dans l'intérêt du malade. » (Article L.326-3 de la loi du 27 juin 1990 – loi qui a remplacé celle de 1838)

Les UMD

J'ai enfin terminé ce travail qui date un peu ... vont suivre la législation de l'hospitalisation (avec ou sans consentement) ainsi que l'ergothérapie, encore une thérapie bien garnie :)

Les unités pour malades difficiles (UMD) sont des zones hospitalières spécialisées dans l’hébergement et le soin de malades mentaux à haut risque. En effet, certains malades peuvent développer une agressivité telle qu’elle pourrait mettre en danger à la fois le malade et son entourage. Les UMD sont des zones très spécialisées qui demandent beaucoup de personnel soignant, c’est pour cela qu’elles sont assez rares (il y en a quatre en France).

L’UMD se voit s’attribuer deux rôles, un rôle contenant et un rôle thérapeutique. Ainsi, les UMD doivent constituer l’univers du patient, où il pourrait se libérer de son agressivité en toute liberté. Elles doivent aussi s’adapter au patient, tout comme le traitement. Sur ce point, un infirmier de l’UMD de Cadillac a déclaré dans Le Point, du 26 septembre 1998 (« Prison ; La nef des fous ») : « Si vous vous approchez sans faire attention et que vous crevez leur bulle, ils vous sautent dessus pour se défendre parce qu'ils se sentent agressés, même si vous leur tendez la main pour dire bonjour. Avec le temps, on sait quand on peut approcher et à quelle distance il faut rester d'un malade qui a trop peur. ».

L’UMD doit accueillir le patient dans une période critique de sa maladie. Elle doit prendre en charge le malade par des soins, des activités sportives, des promenades et des exercices de resocialisation (l’ergothérapie s’inscrit dans cette prise en charge), mais sans rupture de l’univers du patient. Les UMD accueillent trois types de patients. Des « médico-légaux » déclarés pénalement irresponsables en application de l'article 122-1 du Code pénal (ou de son ancien article 64). Des patients qui présentent des troubles majeurs du comportement que ne peuvent plus contrôler les moyens actuels de surveillance et de soins des unités de secteur en hôpital de psychiatrie générale. Ce sont des patients « perturbateurs » de services psychiatriques traditionnels, placés en hospitalisation d'office (HO) par arrêté préfectoral des détenus condamnés (en application de l'article D398 du Code de procédure pénale)

Le décret no 86-602 du 14 mars 1986 relatif à la lutte contre les maladies mentales et à l'organisation de la sectorisation psychiatrique dispose: « Ne font pas partie des secteurs définis à l'article 1er les unités pour malades difficiles, à vocation inter-régionale, implantées dans un centre hospitalier spécialisé et qui assurent l'hospitalisation à temps complet des patients présentant pour autrui un danger tel que les soins, la surveillance et les mesures de sûreté nécessaires ne puissent être mises en œuvre que dans une unité spécifique. Le fonctionnement de ces unités est déterminé dans les conditions fixées par les dispositions de l'article L. 328 du code de la santé publique. »

Le décret du 14 mars 1986 a été abrogé par le décret en Conseil d'Etat n° 2005-840 du 20 juillet 2005 relatif à la sixième partie (dispositions réglementaires) du code de la santé publique et son article 1er est désormais codifié à l'article R. 3221-6 dudit code, lequel renvoie à l'article L. 3222-3 en ce qui concerne le fonctionnement de ces unités.

L'admission en UMD est régie par :

- l'arrêté du 14 octobre 1986 relatif au règlement intérieur type des unités pour malades difficiles: « Les patients relevant d'une unité pour malades difficiles doivent présenter pour autrui un danger tel qu'ils nécessitent des protocoles thérapeutiques intensifs adaptés et des mesures de sûreté particulières, mis en œuvre dans une unité spécialement organisée à cet effet. Ces patients doivent dans tout les cas relever des dispositions des articles L 343 à L 349 du code de la santé publique relatifs aux placements d'office, et présenter, en outre, un état dangereux majeur, certain ou imminent, incompatible avec leur maintien dans une unité d'hospitalisation habilitée à recevoir des patients relevant du chapitre III du titre IV de ce même code. » (Article 1)

- la loi n° 90-527du 27 juin 1990, relative notamment à l'hospitalisation d'office.

- l'article D 398 du code de procédure pénale : sont transférés en service de psychiatrie les individus responsables pénalement qui présentent des troubles mentaux à connotation de dangerosité en cours d'incarcération et qui ne peuvent pas être soignés en service médico-psychologique régional (SMPR).

- l'article 122-1 NCP qui dispose que « la personne qui était atteinte, au moment des faits, d'un trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli son discernement ou le contrôle de ses actes ». Une personne bénéficiant d'un non-lieu en raison de son état de défaillance psychique au moment des faits peut être soumise à une obligation de soins en milieu fermé. Ces soins seront dispensés dans les structures d'UMD pour assurer la combinaison entre soins et sécurité.

La sortie du patient d'UMD répond aux critères médico-administratifs prévus par l’arrêté du 14 octobre 1986. Le transfert dans une unité de soins relevant d'un secteur psychiatrique d'origine du patient est préconisé par la commission de suivi médical (CSM, remplaçant les commissions médicales des sorties) composée de médecins psychiatres. La CSM examine le cas de chaque patient hospitalisé en UMD une fois tout les six mois.La CSM decide alors du retour du patient dans son unités d'hospitalisation d'origine ou d'une prolongation du séjour en UMD de six mois.

14 février 2008

Qu'est-ce qu'une maladie mentale?

Alors
Notre TPE porte sur le soin des maladies des maladies mentales.
Mais qu'est-ce qu'une maladie mentale?
Difficile à dire, c'est pourquoi je me propose de faire un article introducteur et général sur la définitions.
(la colle pas possible si on commence à nous demander ce que c'est que cette chose énigmatique depuis longtemps).

Qu’est-ce qu’une maladie mentale ?

I) Première approche

On définit une maladie mentale comme une affection perturbant la pensée, les sentiments ou le comportement au point de rendre l’intégration sociale du malade difficile.

Les maladies mentales peuvent se diviser en plusieurs catégories :

- les psychoses, dont les schizophrénies ; les psychoses maniaco-dépressives ; les délires chroniques (incluant la paranoïa, les psychoses hallucinatoires chroniques, etc.).

- les névroses, ou les symptômes névrotiques, regroupent les phobies ; l’hystérie ; les obsessions ; les troubles obsessifs compulsifs (manies). Elles apparaissent souvent durant des périodes de difficultés existentielles de l’individu (ce qui provoque les troubles de la personnalité). En général, elles ne posent pas de problèmes graves, mais elles sont problématiques en période de crise.

-les dépression et autres troubles thymiques (troubles mentaux suivant les humeurs), appelés cycloïdes. Ils dévoilent donc d'autres problématiques de vie (problèmes de personnalité, antécédents traumatiques, etc.).

II) Symptômes

Les symptômes sont très variés mais tous les malades mentaux peuvent présenter, à divers degrés, des troubles de la pensée, des émotions ou du comportement, ce qui les empêche de faire face aux exigences de la vie quotidienne. Les symptômes de la maladie mentale sont souvent cycliques et peuvent varier d’intensité d’une fois à l’autre. Cependant, la présence de quelques uns de ces symptômes n’incluse pas systématiquement l’existence d’une maladie mentale. Cela ne signifie pas qu’il faut les négliger, surtout à l’adolescence dont le comportement n’est pas à considérer comme passager.

Les symptômes peuvent être les suivants :

-Conduite asociale et perturbation des relations

-Troubles de l'humeur, de la pensée

-Altération de la personnalité

-Troubles cognitifs et perceptuels, hallucinations

-Altération de la perception du réel

-Dépression

-Expression excessive, absente ou inappropriée de ses émotions

-Comportements destructifs

Le but des thérapies des maladies mentales consiste à rendre une vie normale et active aux malades.