30 mars 2008

C'est fini !

Je tenais tout particulièrement à remercier ma famille : ma mère, ma peluche chien et mes trois guitares pour m'avoir permis de tenir le coup pour ce TPE. J'voulais remercier Krouchinougestah Vifpleinchurnoss le pianiste manchot du Kirghizistan ainsi que tout ceux qui nous ont accompagné dans notre tâche (c'est pour vous dire que la liste est vite faite).

ADIEU LE TPE, JE NE T'AI PAS AIME ET JE TE VOIS PARTIR AHAHAHA

Un dénommé Vladimir Tervojka

PS : Notre TPE est aussi disponible sur le Site du TPE sur les Maladies Mentales !



Bon vent ! Et n'oubliez pas les BANANES !! YEEEEHEEEE !!


free music

24 mars 2008

END END END END

C4EST ENFIN FINI ET LE BLOG DISPARAÏTRA

YOUHOUHOU

5OH MERDE ENCORE LE FRANCAIS? BON BAH "LE CAUCHEMAR CONTINUE" (SUR Xbox360 AVCE RESIDENT EVIL IV)

^^

20 mars 2008

Deuxième partie -> for the oral

Quelques petites modifs mais j'tombe de sommeil, on reprend ça demain au CDI ...

I) Situation des aliénés en 1860

En 1860, le département de la Seine (Paris) avait un retard considérable dans la construction de bâtiments pour l’accueil des aliénés par rapport aux autres départements depuis la promulgation de la Loi du 30 juin 1838 (qui dit que : « Chaque département est tenu d'avoir un établissement public spécialement destiné à recevoir et soigner les aliénés, ou de traiter, à cet effet, avec un établissement public ou privé, soit de ce département, soit d'un autre département. »). Il y avait une réelle nécessité à Paris de créer de nouveaux bâtiments pour accueillir les aliénés. Cette nécessité était due en premier lieu à une augmentation de la population asilaire parisienne (qui passe de 2306 en 1836 à 4056 en 1860) et en second lieu à un encombrement et une insuffisance des services hospitaliers parisiens. Girard de Cailleux ayant étudié les résultats des changements après la loi de 1838, dresse à ce sujet un sombre tableau de l’évolution des services d’accueil des aliénés :

"En résumé, le service des aliénés de Bicêtre et de la Salpêtrière est placé dans des conditions qui, relativement bonnes par rapport aux temps antérieurs, sont insuffisantes et appellent des réformes radicales. Les diverses sections consacrées au traitement de ces infortunés, dans les deux asiles, sont défectueuses et trop souvent vicieuses […]. Plusieurs [des quartiers d’hospitalisation] n'offrent aux malheureux qui les habitent ni sûreté ni salubrité. Les dortoirs sont encombrés, les classifications incomplètes. Les agités sont insuffisamment disciplinés, les moyens de contrainte encore trop multipliés, le service médical incomplet, la surveillance difficile et mal organisée et le travail insuffisant. Si la nourriture y est excellente, si le coucher est bon, les vêtements laissent considérablement à désirer et demandent une nouvelle organisation : celle des trousseaux. Déjà, au commencement du siècle, le Conseil Général des Hôpitaux a réalisé un progrès important en éloignant pour toujours des hospices de Bicêtre et de la Salpêtrière les criminels qui y séjournaient. Que l'Administration poursuive son œuvre en séparant encore pour les placer dans des asiles spéciaux, les aliénés, les infirmes et les vieillards. Enfin, il faut à l'aliéné des conditions exceptionnelles de calme, d'espace, de ventilation, de vue, de distraction, de promenades, de travail, de traitement que n'offre pas le séjour dans une grande ville, et que peut seul présenter un établissement spécial. C'est à dire que je considère Bicêtre et la Salpêtrière comme étant impropres au service des aliénés, et que je conclus à l'organisation de ce service dans des asiles nouveaux, créés en vue de cette destination spéciale."

Enfin, il y’avait le problème des contrats avec les asiles départementaux. En effet, les hôpitaux français surchargés envoyèrent une partie de leurs malades dans d’autres hôpitaux. Mais, on a vite remarqué que le taux de rémission était plus faible dans le cas où les malades étaient séparés de leur famille et leurs amis. En effet, on a remarqué qu’entre 1844 et 1859, sur 3267 aliénés envoyés en province, 168 (soit 5%) des malades sont sortis, alors qu’à Paris dans le même laps de temps, sur 23 051 malades il y a eu 11 185 sorties, soit 48,5% (comportant 7348 guéris). Autres problèmes, dans la quasi-totalité des 16 asiles avec lesquels Paris avait contracté un contrat en 1863, il n’y avait aucune classification des malades, tous les types étaient confondus, et il y’avait une trop grande proportion de malades dits malpropres.

Grâce aux circonstances favorables des années 1850 et 1860, qu’ont été une stabilité politique, une expansion économique importante, et une époque de grands travaux dirigé par le baron Haussmann, préfet de la Seine, ont permis le développement de solutions face aux problèmes ci-dessus, ainsi que ceux relatifs aux mauvais traitements des malades. En 1853, Eugène Haussmann accède au poste de préfet de la Seine et 7 ans plus tard, il créé le poste d'Inspecteur Général du service des aliénés de la Seine, et y nomma Girard de Cailleux.

17 mars 2008

Premiere partie finie

Sainte Anne :
Plan (en 4 parties ? ou en parties par 4 ?)
Notes
L’HP Sainte-Anne est un symbole en France : « se faire enfermer à Sainte-Anne »…
L’HP a son nom depuis 1651 qui vient de sa fondatrice.
« Après l'abandon de différents projets -construction d'un pensionnat puis d'un quartier de sûreté- Sainte-Anne est le lieu de création de la première Chaire de Clinique de Pathologie mentale et des maladies de l'encéphale, tentative d'institutionnalisation de l'enseignement clinique qui fait déjà le renom de l'établissement.
La variété des sujets abordés illustre la diversité des vocations de Sainte-Anne, lieu de rencontre et de confrontation qui en fait sa richesse. »
Histoire :
Au XIIIème siècle, MARGUERITE DE PROVENCE (1221-1295), veuve de Saint Louis, ouvre une maison de Santé destinée à recevoir les pestiférés. Ce premier établissement dont il ne reste aujourd’hui aucune trace fut construit sur l’emplacement de l’actuel de la prison de la Santé.
A la fin du XVIème siècle, on décide, après les grandes épidémies de peste, lèpre, variole, grippe, scorbut, zona… la construction d’un nouveau bâtiment afin d’isoler les contagieux.
« (1) A ce propos, Hohl cite dans sa thèse sur "les pestes et les hôpitaux parisiens au XVIème siècle" ce curieux document qu'est l'ordonnance du prévôt de Paris du 31 juillet 1596, qui indique que les pestiférés devaient être renfermés "en l'une des prisons qui pour ce faire sont ordonnez, l'une sur la porte de Montmartre, l'autre sur les vignes, faulxbourg Saint Marcel , pour estre rigoureusement puniz et chatiez comme perturbateurs du repos et sancté de la ville. »
En 1596 puis lors de la pandémie de 1606, sous le règne de Henri IV, la Ville de Paris achète dans le quartier Saint Marcel plusieurs maisons afin de créer un hôpital ou les contagieux seraient enfermés définitivement. La (3) alors trop encombré.
Rapidement, la Maison Saint Marcel qui avait été cédée à l'Hôtel-Dieu, ne fut plus utilisée que pour héberger des vagabonds étrangers, et des "pauvres enfermés".
Anne d'Autriche souhaite en 1645, racheter la Maison de Santé Saint Marcel afin de la faire déplacer car situé à cotée du Val de Grâce, celle-ci la dérangeait.
L’année suivante ondécide de l’emplacement dans le faubourg Saint Jacques, en 1651, naît l'hôpital Sainte-Anne en l’honneur de la Reine régente Anne d'Autriche. Les bâtiments du faubourg Saint Marcel furent donnés à des religieuses.
Les travaux commencent et en 1656 le pavillon d'entrée, la clôture et le cimetière sont terminés. Dès 1678 on souhaite y placer les "femmes débauchées" alors même que les travaux ne sont pas terminés
Au XVIIIème siècle, Sainte-Anne n'était plus qu'une grosse ferme. On y entrepose des lits et des provisions en cas d’épidémie. C’est ce qui arrive en 1767. La grave épidémie de Scorbut qui se déclare en avril de cette année oblige l'Hôpital Général général à envoyer les contagieux à Sainte-Anne. Mais très vite, on s’aperçoit que la majeure partie des personnes enfermées ne sont absolument contagieuses, mais qu’il s’agit de malades mentaux.
P10
A la fin de l'Ancien Régime, Sainte-Anne n'avait donc à peu près jamais servi à l'hospitalisation des contagieux, tous les efforts s'étant portés sur le développement de l'hôpital Saint Louis.
En 1772, de nombreux problèmes dans l’organisation des hôpitaux de paris pousse l'Académie des Sciences L'hôpital à décider une grande réforme. Plusieurs hôpitaux sont construits tandis que d’autres, dont Sainte-Anne sont démolis puis reconstruits. Chacun de ces nouveaux établissements devrait avoir une fonction qui lui était propre. Saite-Anne devrait recueillir les malades mentaux curables. En 1788, alors même que Saite-Anne est démoli (à l’exception des hautes murailles qui l’entouraient), le projet est abandonné à la veille de la révolution.
Ensuite, de nombreux projets furent proposés (plus de 200) pour la construction « d'un lieu de soins et de production de savoir, utile et rentable. »
Vingt ans plus tard, est installée sur le terrain, la Laiterie Sainte-Anne, qui devrait subvenir aux besoins en lait des autres hôpitaux de paris.


LA FERME SAINTE-ANNE (1833-1863)
En 1833, après que cette laiterie fut déplacée à la campagne, Guillaume-Marie-André Ferrus (1784-1861), médecin chef à l'hôpital de Bicêtre, décide de soigner les aliénés par le travail aux champs. C’est le véritable début de la « ferme Sainte-Anne » qui durera 30 ans. On a en effet considéré que ce vaste lieu était, notamment grâce à ses hautes murailles, parfaitement adapté à l’application de cette méthode de soin. En 1837, il y a 70 aliénés avec 3 surveillants. Les hommes exclusivements travaillent aux champs, les récoltes sont abondantes. En 1846, on construit une porcherie. Bientôt, le travail agricole n’est plus suffisant car les aliénés atteignent le nombre de 200 et l’on installe une blanchisserie.

[Un auteur anonyme (1) vante ainsi les mérites médico-économiques de l'expérience quelques années après son début: " Une ferme des hôpitaux de la plaine de Montrouge, la ferme Sainte-Anne, vint à vaquer. Les fous la prirent à loyer, ou plutôt l'administration la confia exclusivement à leurs soins. Dès ce moment, ce terrain sablonneux, ingrat, qui payait si mal les soins des premiers cultivateurs, prospèra et chaque jour il rapporta davantage, à tel point que l'administration voudrait encore agrandir cette ferme, afin d'y employer un plus grand nombre de fous travailleurs.
(1) "pièces manuscrites relatives à Gentilly conservées à la mairie d'Arcueil" notice historique sur Gentilly (département de la Seine 1906).]

[en 1833, les produits de Sainte Anne ne montaient pas à plus de 1957,68 f.; trois ans après, ils s'élevaient à 15 369,38f; ils étaient de 38 328f en 1838 et de 51 349f en 1841."]
Mais il subsiste quelques problèmes. En effet, les bâtiments sont insuffisants et il faut attendre 1860 pour qu’un véritable personnel médical s’installe vraiment.
Mais dès 1862, on décide de supprimer progressivement l’installation pour des raisons économiques. Très vite, il ne reste que la porcherie… Mais c’est le baron Haussman qui dans son projet de réformer les services des aliénés de la Seine, achèvera de supprimer la ferme saite anne en choisissant le site pour y installer l’asile clinique.

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Commentaires: On voit que les raison économique ont été les plus fortes alors que la méthode était très satisfaisante. En effet, les malades étaient très contents de travailler et il n'en manquait jamais un seul à l'appel. C'était une forme d'integration dans la societé, peut-etre qu'on leur donnait aussi un certaine part de responsabilités d'où un bien être.

16 mars 2008

Cinquième partie règlement intérieur, dispositions et applications

A noter les mots en gras (pour ceux qui ne veulent pas lire)
(certains mots sont à négliger:trouvez les, c'est juste une petite pause)

CINQUIÈME PARTIE
L'ASILE CLINIQUE
ORGANISATION GÉNÉRALE
RÈGLEMENT INTÉRIEUR ET VIE QUOTIDIENNE

"Un seul aphorisme peut résumer toutes ces considérations préliminaires sur le traitement moral, établir un ordre constant, et une régularité invariable dans tous les rouages de la maison. Cette régularité doit être aussi rigoureuse que le mouvement d'une horloge, qui une fois montée, se meut et marche sans interruption."
S. Pinel : Traité complet du Régime Sanitaire des Aliénés, ou manuel des établissements qui leur sont consacrés. 1836.

Le règlement pour le service intérieur de l'Asile Sainte-Anne promulgué le 6 juin 1868 par Haussmann sera adopté par les deux asiles "extérieurs" de la Seine, Vaucluse et Ville-Evrard. Conforme au modèle annexé à l'instruction ministérielle du 20 mars 1857, il reprend les dispositions essentielles de celui de la Maison de Charenton de 1814, œuvre de Royer-Collard et de Roulhac-Dumaupas, juriste, dispositions qui sont la substance des règlements des hôpitaux psychiatriques jusqu'à nos jours : conditions des admissions, des séjours et sorties des malades, fonctions des Directeurs et médecins et leurs rapports avec les commissions de surveillance, statut des personnels, organisation générale de l'asile et de la vie quotidienne, etc...
Ce règlement est le modèle de 1868, et la suite présente des dispositions et leur application à Sainte Anne



II) REGLEMENT POUR LE SERVICE INTERIEUR DE L'ASILE SAINTE-ANNE
DESTINATION DE L'ETABLISSEMENT


ART. 1: […] Le nombre des aliénés admis dans l'asile ne pourra excéder 600 (300 hommes et 300 femmes).
ART. 2: Tous les aliénés de l'asile, sans exception, sont soumis au même régime.

Personnels

ART. 32: Aux termes des arrêtés préfectoraux des 4, 25 février et 11 mars 1867, le personnel du service médical est composé ainsi qu'il suit:
2 médecins, un pour la division des hommes, l'autre pour la division des femmes;
1 pharmacien;
2 internes titulaires en médecine;
2 internes suppléants;
2 internes titulaires en pharmacie;
2 internes suppléants.
ART. 33: Les sœurs gardiennes du service des femmes et préposées à la surveillance en chef du service des hommes, les gardiens particuliers du service des hommes, sont chargés d'exécuter les ordres des médecins dans tout ce qui se rapporte aux soins à donner aux malades.
ART. 34: Les internes sont nommés par le Préfet sur la présentation du
Directeur et du médecin de service; les internes titulaires doivent être âgés de 21 ans et avoir au moins 10 inscriptions.
ART. 35: La révocation des internes peut être demandée au Préfet soit par le Directeur, soit par les médecins ou le pharmacien pour les internes placés dans leur service respectif.
Le Directeur, lorsque la révocation est demandée par un des médecins ou par le pharmacien, le médecin ou le pharmacien lorsqu'elle est demandée par le Directeur, sont appelés à donne~ leur avis.
La commission de surveillance est toujours entendue.

MEDECINS

ART. 38: Chaque médecin, pour sa division, désigne, de concert avec le Directeur, les aliénés qui peuvent se livrer à des travaux intérieurs.
Il veille à l'accomplissement de toutes les obligations imposées aux élèves internes.
Il s'assure que les employés et gens de service ont pour les aliénés et les malades les égards convenables.

ART. 39: Il visite chaque jour les aliénés de sa division. Il est accompagné dans cette visite qui commence du 1er avril au 30 sept. A 7 heures du matin et du 1er octobre au 31 mars à 8 heures du matin, par les élèves internes et les gardiens chefs de chaque division.

ART. 40: Il tient ou fait tenir, au moment de sa visite les cahiers de visite, le cahier de pharmacie et le cahier des notes pour les observations.

ART. 41: Les cahiers de visite sont divisés en deux séries, l'une pour les jours pairs, et l'autre pour les jours impairs.
Le nombre des cahiers de visite est égal à celui des divisions de l'établissement.
Ces cahiers indiquent nominativement pour chaque malade admis à l'infirmerie, les prescriptions alimentaires et les prescriptions pharmaceutiques et médicales de toute espèce.
Immédiatement après la visite de chaque division, le cahier signé par le médecin est transmis à l'économat d'où, après le dépouillement des prescriptions alimentaires, il est renvoyé dans l'infirmerie à laquelle il se rapporte.

ART. 46: Les médecins ne peuvent s'absenter plus de 24 heures sans l'autorisation du Directeur, et plus de 48 heures sans un congé du Préfet.


CHIRURGIEN

ART. 47: Le traitement des maladies chirurgicales est confié aux médecins, qui, toutefois, pourront appeler, pour le cas où ils le jugeront nécessaire, un chirurgien désigné par le Préfet.

PHARMACIEN

ART. 48: Il fait les propositions relatives à l'approvisionnement de la pharmacie; il vérifie la qualité des substances pharmaceutiques au moment de leur réception; il prépare et distribue les médicaments avec l'aide de ses élèves.

ART 49: Dans la préparation des médicaments les plus usuels, il se conforme, pour la proportion des substances médicamenteuses et des substances édulcorantes, aux règles tracées dans un formulaire concerté entre les médecins et approuvé par le Directeur.
ART 51: En dehors du cahier de visite, le pharmacien ne délivrera de médicaments que sur des bons nominatifs individuels signés par les médecins de l'établissement, tant pour l'usage des aliénés que pour l'usage du personnel secondaire logé dans l'établissement.

ELEVES INTERNES

ART 55: Les internes titulaires en médecine secondent le médecin de service dans ses fonctions.
Ils sont chargés de faire la 2ème visite du soir, qui a lieu chaque jour à 4 heures.

ART 56: Le service des internes en médecine comprend:
1o L'assistance à la visite du matin et la 2e visite du soir.
2o La tenue des cahiers de visite ou du cahier des notes pour les observations.
3o Les pansements.
4o La rédaction des observations individuelles.
5o Le service de garde pendant 24 heures.
6o L'administration des douches et la surveillance des bains d'affusion.
7o L'exécution des prescriptions médicales qui ne peuvent être confiées aux gardiens.
8o La constatation des décès.

ART 57: Le service des internes en pharmacie comprend:
1o L'assistance a la visite du matin.
2o La tenue des cahiers de pharmacie.
3o La préparation des médicaments sous la surveillance du
pharmacien.

ART 58: Les internes, tant en médecine qu'en pharmacie, ne pourront pas s'absenter simultanément de l'asile. Conformément à l'art. 54, un service de garde sera institué pour les élèves en médecine. L'interne de garde ne pourra se faire remplacer par son collègue sans l'autorisation du médecin dans le service duquel il est placé, approuvée par le Directeur; sous aucun prétexte, il ne peut sortir de l'enceinte de l'établissement pendant toute la durée de sa garde.

SURVEILLANTS ET SURVEILLANTES

ART 61: Le service de surveillance est continu, et ne peut, en aucune circonstance, être interrompu ni le jour ni la nuit.
En conséquence, les gardiens et gardiennes habitent les divisions le jour et la nuit; ils ne peuvent les quitter le jour, même aux heures des repas qu'en assurant la présence de huit gardiens ou gardiennes par division.

ART 65: La supérieure et, sous son autorité, le surveillant de la division des hommes sont spécialement chargés de maintenir le bon ordre et la discipline, d'assister à la distribution des aliments et de veiller à ce qu'elle soit faite conformément au cahier de visite;
D'assister à la distribution des médicaments et de veiller à ce que les malades les prennent en temps utile;
D'assister aux communications des visiteurs avec les malades et de veiller à ce qu'il ne soit remis à ces derniers, ni comestibles, ni instruments tranchants ou piquants, ni aucun autre objet, sans l'autorisation écrite du médecin de service.

ART 68: Il est expressément défendu au surveillant et à la supérieure, ainsi qu'aux gardiens et gardiennes, d'infliger aux malades quelque punition que ce soit et de changer les conditions du régime qui leur est attribué par le règlement ou qui leur est prescrit par le médecin.

ART 69: Tout gardien ou gardienne convaincu d'avoir maltraité un aliéné, est révoqué, sans préjudice des poursuites judiciaires qui pourraient être exercées.
Le Directeur doit immédiatement le suspendre et lui interdire l'entrée des quartiers d'aliénés, jusqu'à ce qu'il ait été statué par le Préfet sur la proposition de révocation.

SERVICE RELIGIEUX

ART 70: Le service religieux est confié à un aumônier.

ART 71: L'aumônier célèbre la messe tous les jours, les vêpres, salut et exercices d'usage dans l'établissement, tous les dimanches et jours de fêtes.
L'heure de la messe est fixée à 9 h et demie pour les dimanches et jours de fêtes, à 6 h. pour les jours non fériés.
Il administre les secours spirituels aux malades ainsi qu'aux fonctionnaires employés et gens de service qui les réclament.

ART. 73: La liste des aliénés qui peuvent être admis aux offices est dressée par les médecins de service. Les deux sexes doivent être complètement séparés dans l'intérieur de la chapelle.

ART. 74: Avant de communiquer avec les aliénés, l'aumônier doit prendre, près du médecin, les indications nécessaires.

REGIME ALIMENTAIRE

ART. 83: Le régime alimentaire est commun à toutes les personnes nourries dans l'asile, sauf les exceptions autorisées par les arrêtés préfectoraux.
Les sous-employés et les élèves nourris pourront recevoir un supplément de vivres déterminé par le règlement sur le régime alimentaire.

ART. 84: Le régime alimentaire est gras les dimanches, lundis, mardis, mercredis, jeudis et samedis; maigre le vendredi de chaque semaine.
Aucune abstinence ne peut être imposée aux aliénés. Cette abstinence ne peut être autorisée que sur la demande des aliénés et avec l'autorisation écrite du médecin de service approuvée par le Directeur.

(Pendant le carême, il peut y avoir, sous les mêmes autorisations, un jour de maigre de plus.
Tous les repas sont pris en commun et dans les réfectoires sauf le cas où, selon la prescription du médecin, certains aliénés devront manger isolément; ce cas sera toujours exceptionnel.)

Il est interdit à tous employés ou serviteurs d'emporter du réfectoire quelque aliment que ce soit, pour les consommer ailleurs ou les partager avec d'autres personnes.
Toute vente ou cession d'aliments à l'intérieur ou à l'extérieur de l'asile est également prohibée.

ART. 85: L'heure des repas est fixée ainsi qu'il suit:
Premier repas: 7 heures du matin en été et 8 heures en hiver.
Deuxième repas: 11 heures du matin.
Troisième repas: 5 heures du soir.
Le repas des gardiens qui, par la nature de leurs occupations, ne peuvent pas manger avec les aliénés, est servi une demi-heure après celui des malades.

COUCHER, HABILLEMENT ET MESURES DE PROPRETE

ART. 87: Les objets d'habillement et de literie sont changés ainsi qu'il suit:
Les chemises, mouchoirs, bas, chaussettes, bonnets, tabliers, deux fois par semaine;
Les bonnets de nuit, cravates, tous les huit jours;
Les draps de lit, taies d'oreiller, pantalons de toile, tous les quinze jours;
Les pantalons, gilets, vestes d'étoffe, jupes, jupons, camisoles, tous les deux mois;
Les souliers, sabots, chapeaux, toutes les fois qu'il est nécessaire.
Le vestiaire et les couvertures d'hiver sont distribuées le 15 octobre; le vestiaire et les couvertures d'été le 15 mai.

ART. 88: Les objets détruits ou souillés par les agités ou les malpropres sont renouvelés chaque fois qu'il est nécessaire.

ART. 89: Des dispositions sont arrêtées par le Directeur pour que tous les aliénés prennent au moins un bain par semaine.

ART. 90: Chaque aliéné a pour son usage privé deux peignes.
Deux fois par semaine on fait la barbe aux hommes et tous les mois on leur coupe les cheveux.

TRAVAIL

ART. 91: Le travail est institué dans l'asile comme moyen de traitement et de distraction pour les malades.

ART. 92: Le travail comprend:
1° La participation aux soins du ménage et aux travaux de services généraux;
2° Les travaux de culture, de jardinage et de terrassement;
3° Les travaux de couture et de blanchissage;
4° Les travaux relatifs à l'entretien des bâtiments et du mobilier;
5° Travaux divers.

OCCUPATIONS INTELLECTUELLES

ART. 99: Des occupations intellectuelles et des distractions au moyen de jeux, de lectures à haute voix, d'exercices de musique, de prêts de livres etc. sont assurées aux aliénés qui y prennent part sur la désignation du médecin de service, et lorsqu'il s'agit d'exercices corporels sous la surveillance des gardiens et gardiennes.
Il est interdit aux aliénés de jouer de l'argent.

ART.100: Les aliénés qui sont reconnus avoir l'habitude du tabac pourront en recevoir gratuitement.
Aucun aliéné n'est autorisé à avoir à sa disposition le moyen de faire du feu.
Il n'est permis aux aliénés de fumer qu'à des heures déterminées, au moment des récréations et sous la surveillance des gardiens.

VISITES ET SORTIES

ART.103: Les visites se font au parloir sous la surveillance des gardiens; dans les cas exceptionnels de convenance ou de nécessité reconnues par le médecin de service et le Directeur, elles peuvent se faire dans les infirmeries et dans les quartiers.

ART.104: Les visites ont lieu les jeudis et les dimanches de chaque semaine de 1h. à 3 heures.
La visite peut être limitée à un temps déterminé par la permission du médecin.
Elle doit cesser immédiatement lorsqu'elle a pour effet d'agiter le malade.

EMPLOI DE LA JOURNEE

ART.105: Les aliénés se lèvent du 1er mai au 1er octobre à 6heures du matin et du 1er octobre au 1er mai à 7 heures.
Ils se couchent à 8 heures du soir en hiver et à 9 h. en été.
Une demi-heure est consacrée chaque matin, immédiatement après le lever, à la toilette et aux soins de propreté; l'arrangement des dortoirs, l'appropriation des cours emploieront le reste du temps jusqu'au déjeuner.

ART.106: Le travail commence immédiatement après la visite médicale jusqu'à 11 heures.
Il est repris à 1 heure après la récréation qui suit le 2ème repas, jusqu'à 5 heures.

ART.107 : la prière du matin avant le travail, la prière du soir avant le coucher, sont faites à haute voix par le gardien.

PARIS, le 6 juin 1868
LE SENATEUR, PREFET DE LA SEINE
Signé: G. E. HAUSSMANN

II- ORGANISATION GÉNÉRALE ET VIE QUOTIDIENNE
MÉDECINS ET INTERNES

Ils sont également tenus de résider à l'asile. "Pour que le médecin prenne sur ses malades et son personnel l'autorité nécessaire, écrit Constans en 1874, il ne lui suffit pas d'avoir étudié les maladies mentales, il faut qu'il connaisse les aliénés (ce qu'on apprend qu'en vivant avec eux)...".
Ce propos s'illustre par de si nombreuses citations que nous n'en citerons qu'une, qui ne fait que reprendre l'idée émise déjà par Pinel et Esquirol:
"Nous ne dirons qu'un mot du traitement moral, écrit Constans en 1874, il peut se définir: l'action incessante du médecin sur le malade, action directe pendant les visites qu'il lui fait, action indirecte dans l'intervalle de ces visites, par le personnel de surveillance que le médecin doit tenir absolument dans sa main, et dont toutes les paroles, tous les actes, doivent, pour ainsi dire, être inspirés par lui."
SURVEILLANTS ET GARDIENS

Est sévèrement puni tout manquement à la règle (art. 120), mais plus particulièrement les mauvais traitements infligés aux aliénés (art. 69).

Dans sa "leçon d'ouverture" du 9 février, Dagonet explique aux premiers élèves:
"Vous êtes appelés à donner des soins aux malades, il est donc nécessaire pour vous d'acquérir les notions élémentaires qui vous permettront d'exécuter en connaissance de cause les prescriptions dont vous êtes chargés, et d'appliquer les règles, les principes qui doivent être suivis non seulement pour la conservation de la santé chez l'homme bien portant, mais encore pour assurer chez l'homme malade le retour à la santé. C'est dans ce but que des cours d'anatomie, de physiologie, d'hygiène, de pansements, de petite pharmacie, d'administration, vous seront faits."
Exposant ensuite les grandes lignes de ce que doivent être l'asile et le traitement mis en œuvre, il conclut:
"Il faut que dans un asile d'aliénés l'action médicale soit largement comprise, et se faire sentir partout. Il doit renfermer tous les moyens de traitement moral et physique préconisés par la science, c'est à dire tout ce qui peut apporter une diversion utile aux idées délirantes, tout ce qui contribuera à régulariser des habitudes vicieuses, des actes désordonnés que la maladie est venue déterminer.
L'institution doit permettre d'utiliser les aptitudes les plus diverses, c'est à cette condition que l'asile pourra entrer dans la voie du progrès et dans celle de l'économie.
Il importe surtout que nous ayons des serviteurs dévoués, convaincus, instruits, pénétrés de ces principes pour en assurer l'application; en retour, ils peuvent être certains que leur courage, leurs efforts, leur dévouement seront soutenus, récompensés; l'Administration d'une part, le Conseil Général de l'autre, sont décidés à ne rien épargner pour relever, comme elle le mérite, leur situation, et améliorer leur position.
Ainsi seront assurés la prospérité de nos établissements et le bien-être de nos malades."

LE TRAVAIL

(section 16, art. 91 à 99)

Pinel est le premier à proposer l'application d'un travail mécanique, constant, qui "change la chaîne vicieuse des idées, fixe les facultés de l'entendement en leur donnant de l'exercice, entretient seul l'ordre dans un rassemblement quelconque d'aliénés et dispense d'une foule de règles minutieuses et souvent vaines pour maintenir la police intérieure."
Très peu d'aliénés seront éloignés de cette occupation, "même dans leur état de fureur."
Que le travail soit un des plus puissants moyens de guérison de la folie est une idée partagée unanimement au XIXe siècle. "Ce n'est plus un problème à résoudre, c'est une vérité désormais acquise à la Science." (Girard)
Agent thérapeutique actif chez les aliénés curables, occupation chez les incurables, le travail est aussi indiqué pour des motifs économiques.
A l'asile Sainte-Anne, le travail est institué comme moyen de traitement et de distraction.
Le travail agricole et le jardinage, bien que réduits du fait du manque d'espace, a été organisé rapidement: les terrains situés tout autour des bâtiments et ceux situés rue Broussais et rue d'Alésia y ont été affectés.
Les produits des exploitations sont destinés à la consommation de l'asile (ce qui rassure en partie les malades car ils sont ainsi conscient qu’il travail utile mais ils peuvent également se rendre compte de leurs capacités).
Les "tâches matérielles" constituent l'activité principale: les soins du ménage et les travaux de service occupent un grand nombre de malades; c'est le domaine où la pression directe des gardiens sur les aliénés est la plus nette, avec son caractère de maintien de l'ordre et punitif éventuel.
Les travaux de couture et de blanchissage sont réservés aux aliénées. La plupart des femmes qui travaillent dans la buanderie sont des pensionnaires de l'asile: autour de chacune des auges de pierre que sont les lavoirs œuvrent une trentaine de "folles".
Dans les différents ateliers (cordonniers, tailleurs, serruriers et menuisiers) travaillent les hommes du métier.

DISTRACTIONS ET OCCUPATIONS INTELLECTUELLES
(Section 17, art. 99 et 100)

Au même titre que le travail, les distractions "méthodiques et modérées" doivent faire diversion au délire:
"Un mouvement récréatif ou un travail pénible arrête les divagations insensées des aliénés, prévient les congestions vers la tête, rend la circulation plus uniforme et prépare à un sommeil plus tranquille". (Girard)
Le principe du Traitement Moral veut que seul le médecin ait le pouvoir de désigner ceux qui, parmi les aliénés, y ont droit.
Elles entrent aussi dans le système des récompenses et des punitions.
Plus tard, les distractions seront proposées pour lutter contre l'aliénation asilaire elle-même:
"A la longue, l'Asile produit une dépression qui dépasse la mesure: sa discipline, la monotonie des mêmes occupations, revenant aux mêmes heures, laisse dans les esprits un sentiment de fatigue et d'ennui qui est de nature à réagir défavorablement sur la santé: quatre vingt malades ont visité plusieurs fois l'Exposition; d'autres vont chaque dimanche entendre les musiques au jardin du Luxembourg et au parc de Montsouris, des sorties individuelles sont accordées en grand nombre.
Le dimanche et le jeudi, des réunions musicales ont lieu; ces distractions semblent avoir un résultat plus utile que des représentations théâtrales essayées.
Il est bon d'occuper des intelligences malades, quand même on espère peu leur rendre la raison." (Bouchereau, rapport 1889)

A côté de quelques cours d'instruction élémentaire, un certain nombre d'activités sont proposées aux malades de Sainte-Anne:
- Jeux, de plein air essentiellement;
- Lectures en groupe, à haute voix (surtout pendant les longues soirées d'hiver);
- Accès à la bibliothèque:

Le 24 décembre, le Directeur reçoit une lettre de Bouchereau:
"J'ai pris connaissance d'une liste de livres que vous m'avez transmise, avant d'en commander l'achat et de les mettre à la disposition de nos malades: parmi ces livres, quelques uns sont consacrés à la vulgarisation des découvertes scientifiques contemporaines, ils ont une valeur réelle et méritent toute approbation.
D'autres livres, romans, nouvelles, me sont inconnus, mais je crains qu'ils ne puissent renfermer quelques notions dangereuses de nature à entretenir les conceptions délirantes qui agitent l'intelligence de nos malades.
Certains livres doivent être écartés: œuvres d'Edgar Alan Poe, parce qu'ils ont été conçus durant une période évidente d'aliénation mentale; donc au lieu d'accepter la liste proposée, je suis d'avis qu'il vaut mieux nous adresser à l'Administration supérieure et de la prier de demander soit à Monsieur le Directeur de l'Instruction pour le département de la Seine, soit au Ministère de l'instruction publique communication des livres de prix recommandés aux différents établissements de l'instruction publique: par ce moyen, nous sommes certains d'éviter des choix que nous pourrions regretter. (...)".

Une bibliothèque dont la conservation est assurée par des instituteurs sera donc ouverte aux malades, dont les livres choisis ne risqueront pas "d'exalter la sensibilité, fatiguer la mémoire ou l'intelligence, transporter l'âme dans un monde imaginaire et éloigner de la vie réelle et positive" (Girard).

- Les représentation théâtrales:

La question d'autoriser les pièces de théâtre dans les asiles a été largement discutée; Esquirol écrivait que "les moyens de distraction sont, après le travail, les agents les plus efficaces pour guérir les aliénés; mais qu'on ne compte pas sur les succès des distractions qui exaltent les passions et l'imagination", et Girard conclut "aussi doit-on proscrire les spectacles des asiles".

Dans son rapport de 1874, Constans n'y est pas non plus favorable, mais conseille "des concerts composés de morceaux très simples, faciles à saisir, des séances de prestidigitation, et, de plus, dans les sections de femmes, la danse".

Quelques essais furent tentés au XIXe siècle à Sainte-Anne, sans suite.
L'idée sera reprise beaucoup plus tard, avec plus de succès.

Dans "La Presse" du 22 juin 1905, on peut lire, sous le titre "La fille de Madame Angot à l'Asile Sainte-Anne":

"Comme chaque année à pareille époque, les ouvriers sont en train d'installer dans les jardins de la maison de fous de la rue Cabanis, le théâtre en plein air, véritable théâtre de verdure, aux spectacles duquel, pendant deux mois, les pensionnaires de la maison viendront, les uns comme acteurs, les autres comme spectateurs, chercher l'oubli de leur déchéance morale."

- La musique:

L'utilisation de la musique était déjà systématique dans les asiles d'aliénés, essentiellement les chants sacrés.
"Une fois par semaine, le professeur de musique apprend un chant sacré aux malades dont l'état le permet. Aux époques solennelles de chaque année, les voix de ces infortunés, formées pour la louange du Seigneur, se marient au son expressif d'un orgue, et s'élèvent en chœur dans son temple. Ce langage grave et mélodieux, partant d'une tribune, parle vaguement à leur âme, les impressionne profondément." (Girard)
Il est alors reconnu que la musique et les chants qui accompagnent les exercices du culte ont une influence salutaire sur certains aliénés.

"Le régime alimentaire, dont l'importance est si majeure dans un asile d'aliénés, a été largement tarifié, écrit Girard de Cailleux en 1877.
Prenant en considération la vérité de ce principe proclamé par l'expérience: Sanguis moderator nervorum, l'Administration n'a rien négligé pour satisfaire à cette indication: Bien nourrir le malade."
On estime que, à côté du traitement moral, le régime alimentaire est une part essentielle du "traitement général". Le traitement chimique et l'hydrothérapie ne sont que complémentaires.
"Les repas, au nombre de trois, doivent, dans un hôpital d'aliénés bien administré, être réglés d'avance quant à la quantité et à la nature des aliments et des boissons. Du reste, cette nourriture variera selon les prescriptions particulières du médecin". (Girard, 1843)
"Servis sur de petites tables en marbre disposées pour huit couverts, les malades, groupés selon l'ordre sympathique, se font entre eux les honneurs du repas". (Girard)
"L'expérience moderne a prouvé qu'on parvenait, au moyen d'alimentation variée, à modifier profondément l'organisme, à augmenter telle partie aux dépens de telle autre, accroître ou diminuer son énergie fonctionnelle (...)". (Girard, 1843)
Tous les aliénés doivent recevoir une certaine quantité de boisson fermentée, du vin, du cidre ou de la bière.

VETEMENTS

"La question des vêtements vient naturellement après celle du régime alimentaire. Il est nécessaire de donner aux malheureux aliénés des vêtements chauds en hiver, et en été des vêtements frais et légers. Les costumes qui leur sont délivrés doivent être uniformes; cette mesure, qui évite toute distinction, épargne toute susceptibilité, et par conséquent ramène à des idées de calme, d'égalité et de confraternité". (Girard)

MOYENS DE REPRESSION ET THERAPEUTIQUE

"Le trait le plus saillant de la folie étant le désordre physique et moral, puisque c'est par là qu'elle se traduit, la tendance thérapeutique la plus constante et la plus uniforme doit être le rétablissement de l'ordre dans l'exercice des fonctions et dans celui des facultés.
Cet ordre, invariable au physique comme au moral, rompt avec les habitudes vicieuses du système organique et nerveux, lutte sans cesse contre les instincts, les sentiments pervertis, les associations d'idées erronées ou bizarres, et ramène sans relâche un équilibre nécessaire entre les diverses fonctions, les différentes facultés dont le jeu harmonique constitue la santé.
C'est pour obtenir ce résultat que la thérapeutique, puissamment aidé par l'hygiène, met toutes ses ressources à la disposition du médecin." (Girard)

Opposer l'ordre au désordre, combattre l'agitation par le calme, telles sont les données fondamentales sur lesquelles repose le principe du traitement moral, dont l'action doit être incessante.
Le médecin, seul, personnage bienveillant et ferme, voire répressif, dispose de quelques moyens pour soumettre, donc traiter, le malade récalcitrant: à côté du traitement préventif que constituent l'exercice en plein air et le travail, il peut user:
- en premier lieu, de la simple réprimande,
- de la suppression du tabac, de la lecture,
- ou de celle des permissions et des promenades
- la séquestration en cellule est une mesure plus rare, mais reconnue comme indispensable pour certains aliénés.
A Sainte-Anne, il n'y a que neuf cellules par division, pour environ 300 aliénés.
Le malade agité peut y être totalement isolé; la cellule est éclairée jour et nuit: le jour grâce à la fenêtre qui donne sur le préau, la nuit par un bec de gaz au dessus de la porte, derrière un verre dépoli.
Quand le traitement l'exige, un volet manoeuvré de l'extérieur peut rendre la cellule subitement obscure.
Chaque cellule, toute en bois, comprend un lit rivé au sol, et un siège d'aisance. Les murs de l'une d'elles sont recouverts d'un matelas de cuir jusqu'a 2 mètres de haut: elle est réservée aux "fous furieux".

- Les douches et les bains, sont prescrites par le médecin et exécutées par les élèves-internes, ou par lui-même.
Les douches froides ne sont déjà plus qu'exceptionnellement utilisées comme moyen sédatif.
Par contre, les bains tempérés prolongés (de une à six heures) sont administrés aux agités, dans des baignoires spéciales: un système nouveau remplace les couvercles rigides en bois ou en métal, à l'origine d'accidents: les malades sont maintenus par une toile forte (coutil) qui se fixe avec boutons et courroies sur les côtés de la baignoire.
Les bains peuvent être associés à une irrigation sur la tête, qui seule émerge.
Les douches en pluie sont faites par le médecin dans la piscine; une "gymnastique de chambre", scellée dans le mur d'un large couloir, "permet aux malades qui viennent d'être trempés dans la piscine, ou qui ont subi la douche froide, de faire "leur réaction".

L'insuffisance du système de bains à Sainte-Anne, comme celle du système d'isolement, sera constamment dénoncée par les médecins chefs dans leurs rapports annuels:
"Plus l'Administration voudra mettre à notre disposition de baignoires et de cellules, plus elle contribuera à l'amélioration, à la guérison de nos malades (...). Les bains sont notre principal moyen de traitement." (Dubuisson, 1889)
En 1891, Bouchereau note que "chaque jour, on distribue 46 bains dans la forme suivante: 5 de 6 heures, 5 de 4 heures, 10 de 2 heures et 16 de 1 heure".

- Les camisoles ; le manchon, qui immobilise juste les mains ; les entraves, nouées au dessus de la cheville.

Quant aux agitations bruyantes, comme l'insomnie, elles sont aussi combattues par des agents thérapeutiques chimiques.
Les plus utilisés sont:
- Extrait gommeux d'opium, chlorhydrate de morphine, codéine,
- Teinture de digitale opiacée,
- Hachisch, associé ou non au bromure de potassium,
- Chloroforme en potion,
- Chloral en sirop ou en lavement,
- Bromure de potassium.

PROMENADES, PERMISSIONS ET SORTIES D'ESSAI

Les promenades sont organisées pour les malades calmes; elles font office de distraction, de récompense et sont de plus un bon exercice physique.
Selon le désir des malades et la position du médecin chef, elles peuvent être collectives ou individuelles; Dubuisson écrit, dans son rapport de 1892:

Dès 1874, Constant, Lunier et Dumesnil recommandent les permissions et sorties à titre d'essai, conseillant qu'elles ne dépassent pas un mois.
Les premières permissions ne se concevront qu'accompagnées, par la famille ou par un gardien.
Ces mesures s'étendront, non sans rencontrer une résistance qui viendra plus de l'administration que des aliénistes, comme en témoigne la correspondance adressée au Préfet en 1882 par le directeur de Sainte-Anne (2) :
"Je laisse aux docteurs toute la responsabilité de ces mesures, qui peuvent avoir certains inconvénients; les règlement étant muets à cet égard, je ne puis m'opposer à ces sorties. Je crois cependant qu'elles ne devraient être autorisées que lorsque le malade est confié à sa famille, qui se trouve alors responsable de ses faits et actes."

Cinquième partie

26 février 2008

Debut de l'histoire de l'hystérie, il en reste plein...

Voila le début de l'histoire de l'hystérie (le reste attend une relecture) (puis même là, faut que je change deux trois ptis trucs...) (j'ai viré les photos...)



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Au IVe siècle avant Jésus-Christ, Hippocrate ne parle pas d’hystérie mais de « suffocations de la matrice ». Il développe une théorie très ancienne qui considère la migration de l'utérus comme l'origine de nombreuses maladies féminines. En effet, pour lui comme pour les Égyptiens 2000 ans auparavant, l'utérus est un organe « à part » dans le corps de la femme. C'est une sorte d'animal qui peut se déplacer à son gré et ainsi provoquer de nombreux troubles.

Pour Hippocrate, les hystériques sont des femmes n’ayant pas assez de rapports sexuels. Leur utérus, appelé « matrice », se dessèche, devient léger et se déplace alors, se fixant le plus souvent sur le foie mais aussi sur de nombreux autres organes (jusqu'à l'intérieur de la tête !). S'en suit un dérèglement rapide des humeurs, et des difficultés respiratoires, d'où les suffocations. Il recommande ainsi comme principal moyen de prévention, des rapports sexuels fréquents afin d'humidifier l'utérus et de le maintenir en place.

Lorsque cette méthode n'a pas suffi, et que la femme est sujette aux suffocations, Hippocrate recommande, comme les Egyptiens, l'usage de substances odorantes pour remettre en place l'utérus. En effet, pour lui, il existe un canal qui relie le nez, la bouche, le vagin et l'utérus ; ce dernier est donc doué d’odorat. Apparaissent ici les premières fumigations vaginales. Il s’agit donc pour la femme de faire redescendre son utérus en inhalant de mauvaises odeurs et en appliquant au contraire sur sa vulve des odeurs agréables. L'utérus se trouvant attiré par ces dernières, retournerait à sa place faisant disparaître les suffocations et les autres manifestations impressionnantes de l'hystérie. Les Egyptiens proposaient aussi dans le cas où l’utérus serait au contraire trop bas, l’application directe dans le vagin de résines ayant des propriétés répulsives.

http://pagesperso-orange.fr/psycause/index.htm

Fumigations http://books.google.com/books?id=q7c62YCr9e8C&pg=PA70&lpg=PA70&dq=fumigations+vaginales&source=web&ots=NTDnrYicTo&sig=usDrcjj68U69hjSPWqRo7UP7_HQ

de mon

À l'époque romaine :

Les théories ancestrales d’Hippocrate et de Platon continueront d’être au devant de la scène jusqu’à ce que Soranos (ou Soranus d’Ephèse (93-138 après J.C)) sous le règne de Trajan et d’Hadrien, ne les réfute catégoriquement. Il tire de ses observations la conclusion et la certitude que l’utérus n’est pas un animal libre de se déplacer à sa guise mais simplement un organe qui comme bon nombre d'autres parties du corps humain, a la propriété de se contracter et de se relâcher. L'hystérie n'est donc pour lui que la conséquence d'une « constriction » de l'utérus, due à une inflammation de ce dernier.

Il recommande comme simples soins pour l'hystérique, une sorte de cure thermale, avec des bains, des applications de cataplasmes agrémentés d’activités relaxantes comme des lectures, des promenades… Il marque un profond changement vis-à-vis des méthodes ancestrales dont il parle en ces termes : « Nous repoussons tous ces moyens parce qu'ils irritent ce qui est enflammé… ils aggravent la maladie au lieu de la diminuer. »

Reprenant les théories de Soranos, Galien (131-201 après J.C) va donner à l'hystérie une origine nouvelle, la rétention de semence. En effet, il considère que la femme produit en continu, de manière similaire à l'homme, une sorte de sperme plus froid et plus humide que chez ce dernier, et qu’il est nécessaire d'évacuer régulièrement. On retrouve là encore, comme indication thérapeutique, des rapports sexuels fréquents afin de purger la semence et d'éviter tout risque de suffocation. Galien évoque aussi les effets néfastes d'une rétention de semences chez l'homme. Chez ce dernier, elle provoque non pas des crises d’hystérie, mais un état souvent dépressif et mélancolique et des troubles digestifs. Ainsi Galien parle en quelque sorte lui aussi d’« hystérie masculine ».

Après Galien, et le début de l'ère chrétienne, l'hystérie va peu à peu quitter le domaine de la médecine pour tomber dans le mysticisme et ainsi prendre un caractère de punition divine qu'elle gardera pendant des siècles.

Moyen-Âge

Au Moyen Âge, l'Eglise étend son pouvoir sur le domaine médical, imposant sa philosophie et ses méthodes violentes. Les maladies mentales sont alors très souvent présentées comme l'objet de Satan, venu posséder des hommes sur Terre. Les hystériques seront dès lors qualifiées de sorcières et souvent brûlées sur le bûcher mais pas systématiquement. Les examens destinés à déterminer si oui ou non une femme est possédée par le diable, faisaient en effet la différence entre hystérique ou possédée. Cette variante de diagnostic n’était en fait que la simple présence ou non de suffocations, autant dire que les erreurs étaient courantes…
Certains médecins essaieront de combattre ce pouvoir religieux, comme Conelius Agrippa (1484 - 1535) qui se pose en défenseur des « sorcières » dénonçant les inquisiteurs qu'il qualifie de « vautours altérés de sang ».

Wier (ou Johann Weyer) (1515 - 1588) disciple de Conelius Agrippa eut au cours de sa vie à s'occuper du duc Guillaume de Clèves, atteint de mélancolie. Ce dernier, était issu d'une famille où furent diagnostiqués de nombreux cas de malades mentaux. Wier remarqua que les symptômes de ces nobles ressemblaient étrangement à ceux des « sorcières » de son époque. Il lui vint alors l'idée que ces femmes étaient tout simplement des malades mentales. Il se lança dès lors dans une intense recherche qui aboutit en 1564 à la publication des Cinq livres de l'imposture et tromperie des diables, des enchantements et sorcellerie, qui rencontrèrent un vif succès et provoquèrent un véritable tollé dans le monde religieux. Dans cet ouvrage, il ne nie pas totalement l’empreinte de Satan, mais réfute catégoriquement l’idée selon laquelle les « sorcières » seraient responsables de leur folie. Les hystériques sont bien des « possédées » mais leurs soins ne doivent être dispensés que par des médecins, et l'exorcisme employé en dernier recours.

Les chasseurs de sorcière employaient des méthodes qui aboutissaient quasi-systématiquement à la condamnation. En effet, l’inquisition avait à sa disposition de nombreuses tests, comme la pesée, la nage (la femme est attachée et jetée dans l’eau… une sorcière doit normalement flotter, étant repoussée par l’eau bénite…) ou encore le piquage (certaines parties du corps d’une « possédée » sont insensibles à la douleur, donc l’inquisiteur pique cette dernière afin de vérifier sa bonne foi…). Mais souvent, lorsque ces examens s’avéraient être négatifs, ils étaient quand même considérés positifs, car c’était alors Satan qui voulait faire croire à l’innocence de la sorcière…

En 1682, Louis XIV promulgue un édit qui fait disparaître le crime de sorcellerie. Il n’y a plus que des imposteurs ou des illusionnistes. Ainsi à la fin du XVIIème siècle, le bûcher fait partie du passé, bien que l’exorcisme et les autres croyances populaires persistent encore pendant de très nombreuses années...

[ref :

Histoire de l’hystérie d’Etienne Trillat

Dictionnaire des institutions de la France aux XVIIe et XVIIIe siècles De Marcel Marion 1923

Histoire et traité des sciences occultes ou, Examen des croyances populaires sur les êtres surnaturels, la magie, la sorcellerie, la divination, etc. du Comte de Résie 1867]


Jean Bodin, un jurisconsulte et théologien français, publie en 1580 De la Démonomanie des sorciers. Il y expose ses théories qui vont dans le sens des opinions de son époque, expliquant comment reconnaître un sorcier, comment s’en protéger... Il recommande l’extermination systématique de toute personne reconnue coupable de sorcellerie, s’opposant à Jean Wier qu’il attaque d’ailleurs directement en le qualifiant de « petit médecin rhénan ».

A l’Age Classique.

On se pose la question de savoir si l’hystérie est une maladie comme les autres et même si elle est réellement une maladie.

Cette époque marque un tournant dans l’histoire de l'hystérie. En effet, certains médecins vont pour la première fois placer son l'origine dans le cerveau et non plus dans l'utérus. (La théorie d'une origine utérine persistera tout de même jusqu'au XIXe siècle.) On voit ainsi s'affronter deux théories, l’ « utérine » et la « cérébrale ».

Au XVIIe et au XVIIIe siècle, les chimistes vont pour la première fois réussir à isoler certains gaz. Les médecins de l’époque adaptent alors les théories ancestrales des humeurs aux découvertes de ces « vapeurs » dont les déplacements internes seraient responsables des maladies, alors appelées « affections vaporeuses ». Mais au fil des découvertes, notamment en anatomie, cette théorie va peu à peu disparaître.

Elle rendait responsable de l'hystérie, la fermentation dans l’utérus de ferments dits « séminaires ». En effet, pour eux, la semence féminine contient des ferments lourds, qui empêchent la bonne dispersion des vapeurs à travers les nerfs. Ce sont ces dernières qui, lorsqu'elles atteignent le cerveau, provoquent des troubles mentaux. L'homme n'est pas sujet à ces troubles, car les ferments de sa semence sont extrêmement volatiles et ne peuvent donc pas atteindre le cerveau.

Là encore, les médecins préconisent des rapports sexuels fréquents. En effet, ces derniers permettent d'évacuer la semence et ainsi d’empêcher une fermentation abusive. En alternative à ces rapports sexuels, les médecins recommandent une activité physique intense.

La théorie des vapeurs place donc l’hystérie au même niveau que les autres maladies, qui sont, elles aussi issues des dégagements de certaines fermentations.

Une des autres grandes notions de la médecine de l’époque, est l'action des esprits animaux. Descartes les définit comme « des corps très petits et qui se meuvent très vite », formant « un certain air ou vent très subtil » qui, issu du cerveau, se propage dans tout le corps, à travers le sang et les nerfs. Les esprits animaux sont dinc à l’origine des mouvements, des sensations, et des images de la conscience.

[ref : René Descartes : Les Passions de l’âme : Première partie - 1649]

La théorie des vapeurs va se combiner avec celle de ces esprits animaux. Ce serait la dégradation de ces derniers qui produirait les vapeurs, dont on connaît les effets. Puis, ce sont les esprits animaux eux-mêmes qui sont rendus responsables. Leur agitation et leur propagation soudaine et désordonnée dans l’ensemble du corps, provoqueraient convulsions, spasmes, suffocations… Ainsi, l’origine de l’hystérie de déplace. Elle n’est plus utérine mais pour la première fois, cérébrale.

Dès lors, l’hystérie gagne en « grandeur », on commence à parler de plus en plus d’hystérie masculine. Anatomistes, chimistes, philosophes… vont alors s’intéresser plus en détail à l’hystérie, d’où des théories nombreuses, diverses et très souvent, relativement floues.
Pour l’anatomiste anglais Nathanael Highmore (1613-1685) ou encore le chirurgien français Charles-Louis-François Andry (1741-1829), c’est l’épaississement du sang qui amène une concentration des esprits animaux, d’où une perturbation des mouvements musculaires, des contractions cardiaques et de la respiration… Les convulsions sont destinées à « chasser les esprits ».

èRecherches sur la mélancolie d’Andry http://web2.bium.univ-paris5.fr/livanc/?cote=05749x1787&p=466&do=page

Biographie universelle, ou, dictionnaire historique des hommes qui se sont fait un nom de F.X de Feller, 1848 è http://books.google.com/books?id=AWMMAAAAYAAJ&pg=PA206&lpg=PA206&dq=andry+m%C3%A9lancolie+recherches&source=web&ots=UQS2fzPde8&sig=T77FsLznP2hq9aW-ggSICvxDDxs

Pour Thomas Sydenham (1624-1689), l'hystérie n'est pas une maladie comme les autres. En effet, il la considère comme une maladie simulatrice, qui présente les symptômes et les manifestations de très nombreuses autres pathologies. « Cette maladie est un protée qui prend une infinité de formes différentes ; c'est un caméléon qui varie sans fin ses couleurs... ». Dès lors difficilement définissable et reconnaissable, il affirmera que « l’hystérie des femmes est l'hypocondrie des hommes ».

[ref : Traité pratique des maladies nerveuses De Claude-Marie-Stanislaus Sandras]

Il considère lui aussi le dérèglement du flux des esprits animaux comme l’origine de la maladie. Les émotions fortes troublent les humeurs, qui s’accumulent en certains endroits, et génèrent vapeurs et perturbation des esprits animaux. Pour lui, les femmes dont les tissus internes sont plus lâches mais surtout dont le tempérament est plus faible, sont donc beaucoup plus vulnérables face à l’hystérie.

Il constate des lésions au niveau des ovaires de femmes décédées, évoquant ainsi la possibilité que l'hystérie cause des troubles organiques.

Sydenham recommande l'ingestion d'infusions ou de sirops à base de limaille de fer afin de fortifier le sang. Mais aussi l'utilisation de nombreuses substances végétales ou minérales comme l’opium, la quinine, les sels minéraux… Lui aussi, préconise une activité physique intense. Ses méthodes en cas de crise hystérique ne sont pas nouvelles, il a ainsi recours aux inhalations de mauvaises odeurs comme lorsqu'on pensait que l'utérus était doué d'odorat.


Le français Pierre Pomme (1735-1812), diplômé de la faculté de médecine de Montpellier et médecin du Roi, publie quant à lui en 1760 le Traité des Affections vaporeuses des deux sexes dans lequel il explique que les vapeurs sont dues et uniquement dues (ce qui d’ailleurs créa une vive polémique) à l’assèchement des nerfs. Ces derniers, moins souples, agitent les esprits animaux qui provoquent la crise hystérique. Pomme s’attira aussi les foudres de ses congénères en préconisant une thérapeutique très douce, rencontrant dès lors un vif succès dans les milieux mondains, habitués à des méthodes plus contraignantes... En effet pour lui, les meilleurs soins sont les suivants : « les bains domestiques simples, composés, tièdes, froids ; le pédiluve, les lavements rafraîchissants, ceux d’eau commune froide, et même à la glace, suivant le cas et la saison; les fomentations avec les herbes émollientes, les tisanes rafraîchissantes, l'eau de veau, l'eau de poulet; le petit lait, clarifié ou distillé ; les bouillons de poulet, de tortue, d'agneau, de mou de veau, et ceux de grenouilles ; les potion huileuses, adoucissantes, et mucilagineuses, enfin les eaux minérales acidules »

Ref ; Traité des Affections vaporeuses des deux sexes - 1760 http://web2.bium.univ-paris5.fr/livanc/?p=56&cote=33976&do=page

Definition Hystérie

Définiton de l’hystérie :

Il parait difficile de donner une définition claire et précise de l’hystérie. En effet les limites de cette dernière ont toujours été très floues et des symptômes qui pour certains étaient ceux de l’hystérie ne l’étaient souvent pas pour les autres. Ernest-Charles Lasègue (1816-1883) explique ainsi que « la définition de l’hystérie n’a jamais été donnée et ne le sera jamais. Les symptômes ne sont ni assez constants, ni assez conformes, ni assez égaux, en durée, en intensité, pour qu’un type, même descriptif, puisse comprendre toutes les variétés». Longtemps exclusivement féminine, on a attendu la fin du XIXème siècle pour véritablement la concevoir chez les hommes. « Sensibilité, faiblesse, inconstance, tels sont les attributs qui caractérisent la femme». [ref : Traité des vapeurs ou maladies nerveuses, et particulièrement de l'hystérie et de l’hypochondrie De Jean-Baptiste Louyer Villermay 1832]

Au cours de l’histoire, elle s’est souvent vue rapprochée de l’épilepsie, de l’hypochondrie, de la neurasthénie etc... Cela est dû à l’une des caractéristiques principales de cette maladie mentale, elle imite les autres. Ainsi, sa propre existence a souvent été remise en question et elle n’est plus considérée aujourd’hui comme une maladie à part entière. En effet, elle ne figure pas dans le DSM (Diagnostic and Statistical Manual) qui recense et classe l’ensemble des maladies mentales.

On peut pourtant donner une description globale de la maladie telle qu’elle a été perçue depuis près de cinq mille ans aussi bien par les médecins que par les peuples en général.

Quand aujourd’hui on parle d’hystérie, on décrit une personne incontrôlable, agitée, avec laquelle il est impossible de communiquer. Cette description découle de l’observation de l’attaque hystérique, manifestation soudaine et souvent violente de la maladie.

Après une courte aura (comprenant selon les cas : des douleurs ovariennes pouvant être suivies d’un évanouissement, souvent une sensation de boule qui remonte et qui asphyxie, parfois un cri), la malade se raidie et est prise de spasmes. Ce sont ces mouvements saccadés, ces contorsions étranges avec notamment l’arc de cercle caractéristique de la crise hystérique qui feront souvent passer ces femmes pour des êtres possédés. La malade suffoque, semble s’étouffer.

Cette crise s’accompagne d’un délire pendant lequel l’hystérique est coupée du monde. Dans cet état de demi-conscience, elle extériorise certains sentiments refoulés, certains fantasmes ayant très souvent une connotation sexuelle. D’où l’érotisation de la crise et « l’étiquetage » des hystériques comme des personnes perverses et dépravées.

Ensuite, comme l’explique Pierre Janet (1859 -1947) « Quand le délire se termine, le sujet revient à la vie normale et semble avoir complètement oublié ce qui vient de se passer. » Pourtant, une fois la crise passée, (cette dernière peut durer quelques minutes comme des journées entières…), il persiste souvent certains troubles chez l’hystérique. En effet, ses sens sont perturbés et parfois même disparaissent. Ainsi il peut y avoir une perte de la vision de certaines couleurs (dans un ordre précis), une perte de l’ouie... Le rétrécissement du champ visuel sera d’ailleurs l’un des stigmates les plus révélateurs pour les médecins du XIXème siècle. Apparaissent aussi des anesthésies locales, de la langue, de la face… ainsi que des paralysies d’un bras, d’une jambe… Les hystériques peuvent présenter une logorrhée ou au contraire un mutisme, des crises de hoquets ou d’hypersomnie…

Il existe encore de nombreux symptômes sur lesquels il serait trop long et fastidieux de s’attarder.

Quoi qu’il en soit, la personnalité hystérique a toujours dérangé. La théâtralisation de la crise a souvent fait naître l’idée que l’hystérie n’était qu’une invention et les malades des simulatrices. Mais le psychiatre Paul Dubois (1848 – 1918) explique ainsi que « L’hystérique est une actrice en scène, une comédienne ; mais ne le lui reprochons jamais, car elle ne sait pas qu’elle joue ; elle croit sincèrement à la réalité des situations.»

Enfin, nous verrons que l’hystérie a toujours été intimement mêlée à la sexualité féminine. La femme était en effet souvent considérée comme responsable de sa maladie, puisque c’était son comportement qui en était la cause. L’évolution de la conception de l’hystérie et par conséquent de ses soins, est à l’image de celle des mentalités au fil des époques.

25 février 2008

Ergothérapie

En fait c'est pas si énorme que ça ... mais ça reste très important comme notion :)

L’ergothérapie est une technique de thérapie visant à soigner les patients par l’éducation et la rééducation. Elle sert surtout pour faire retrouver au sujet de l’autonomie et de la sociabilité. Elle est prescrite en cas de maladie, ou arriération mentale, mais aussi dans des cas plus moteurs.

Tout d’abord, l’ergothérapie peut être simplement utilisée pour des raisons purement physiques, comme dans la kinésithérapie qui est une forme de rééducation physique, osseuse et musculaire. Mais l’ergothérapie peut aussi être synonyme d’éducation ou de rééducation sociale. En effet, dans des cas comme les maladies mentales, ou des cas de retard mental qui empêche le sujet d’avoir l’autonomie nécessaire pour vivre normalement par exemple. Dans ce cas, il faut un suivit beaucoup plus poussé que pour une simple rééducation physique (à la suite d’une blessure), il faut suivre le patient quotidiennement. C’est à travers des gestes journaliers, comme l’habillage, le lavage, les repas, le ménage et les courses que le sujet retrouve, ou trouve, son autonomie.

Le but de l’ergothérapie est de « suppléer ou d’améliorer les déficiences organiques et/ou psychiques ».

Hospitalisation sans consentement et législation

Si le patient consent à son hospitalisation, le problème de la législation ne se pose pas vraiment. Les véritables closes sont établies en cas d’hospitalisation forcée, appelée hospitalisation sans consentement. Elle survient notamment dans le cas d’une maladie mentale, où le patient est dans un délire qui l’empêche de se prendre en charge, dans ce cas il présente un danger. Dans ce cas, on a parfois recours à des méthodes de contention et de sédation pour rendre le patient inoffensif afin de le transporter à l’hôpital. Il existe des cas plus rare d’hospitalisation sans consentement, comme quelqu’un qui refuse une hospitalisation, ou un traitement, du fait de sa religion ou de sa philosophie, mais qui met en danger sa vie.

Il existe ensuite de nombreux textes législatifs sur cette hospitalisation sans consentement. On en trouve à plusieurs échelles, à l’échelle des Nations Unies, à celle du Conseil de l’Europe, ou encore à l’échelle nationale (ici, la France).

- A l’échelle de l’ONU :

« 1. Tout individu a droit à la liberté et à la sécurité de sa personne. Nul ne peut faire l'objet d'une arrestation ou d'une détention arbitraire. Nul ne peut être privé de sa liberté, si ce n'est pour des motifs, et conformément à la procédure prévus par la loi.
2. Tout individu arrêté sera informé, au moment de son arrestation, des raisons de cette arrestation et recevra notification, dans le plus court délai, de toute accusation portée contre lui.
[...]
4. Quiconque se trouve privé de sa liberté par arrestation ou détention a le droit d'introduire un recours devant un tribunal afin que celui-ci statue sans délai sur la légalité de sa détention et ordonne sa libération si la détention est illégale.
» (Article 9 du Pacte international relatifs au droits civils et politiques)

- A l’échelle du Conseil de l’Europe :

« 1. Toute personne a droit à la liberté et à la sûreté. Nul ne peut être privé de sa liberté, sauf dans les cas suivants et selon les voies légales: [...] s'il s'agit de la détention régulière d'une personne susceptible de propager une maladie contagieuse, d'un aliéné, d'un alcoolique, d'un toxicomane ou d'un vagabond; [...]
2. Toute personne arrêtée doit être informée, dans le plus court délai et dans une langue qu'elle comprend, des raisons de son arrestation et de toute accusation portée contre elle.
[...]
4. Toute personne privée de sa liberté par arrestation ou détention a le droit d'introduire un recours devant un tribunal, afin qu'il statue à bref délai sur la légalité de sa détention et ordonne sa libération si la détention est illégale.
5. Toute personne victime d'une arrestation ou d'une détention dans des conditions contraires aux dispositions de cet article a droit à réparation. » (Article 5 de la Convention européenne des droits de l’homme)

- En France :

« Lorsqu'une personne atteinte de troubles mentaux est hospitalisée sans son consentement en application des dispositions du chapitre III du présent titre, les restrictions à l'exercice de ses libertés individuelles doivent être limitées à celles nécessitées par son état de santé et la mise en oeuvre de son traitement. En toutes circonstances, la dignité de la personne hospitalisée doit être respectée et sa réinsertion recherchée. Elle doit être informée dès l'admission et, par la suite, à sa demande, de sa situation juridique et de ses droits. En tout état de cause, elle dispose du droit :

1° De communiquer avec les autorités mentionnées à l'article L.332-2 [le préfet ou son représentant, le juge du tribunal d'instance, le président du tribunal de grande instance ou son délégué, le maire de la commune ou son représentant, et la procureur de la République] ;
2° De saisir la commission prévue à l'article L.332-3
[la commission départementale des hospitalisations psychiatriques] ;
3° De prendre conseil d'un médecin ou d'un avocat de son choix ;
4° D'émettre ou de recevoir des courriers ;
5° De consulter le règlement intérieur de l'établissement tel que défini à l'article L.332-1 et de recevoir les explications qui s'y rapportent ;
6° D'exercer son droit de vote ;
7° De se livrer aux activités religieuses ou philosophiques de son choix.

Ces droits, à l'exception de ceux mentionnés aux 4°, 6° et 7°, peuvent être exercés à leur demande par les parents ou les personnes susceptibles d'agir dans l'intérêt du malade. » (Article L.326-3 de la loi du 27 juin 1990 – loi qui a remplacé celle de 1838)

Les UMD

J'ai enfin terminé ce travail qui date un peu ... vont suivre la législation de l'hospitalisation (avec ou sans consentement) ainsi que l'ergothérapie, encore une thérapie bien garnie :)

Les unités pour malades difficiles (UMD) sont des zones hospitalières spécialisées dans l’hébergement et le soin de malades mentaux à haut risque. En effet, certains malades peuvent développer une agressivité telle qu’elle pourrait mettre en danger à la fois le malade et son entourage. Les UMD sont des zones très spécialisées qui demandent beaucoup de personnel soignant, c’est pour cela qu’elles sont assez rares (il y en a quatre en France).

L’UMD se voit s’attribuer deux rôles, un rôle contenant et un rôle thérapeutique. Ainsi, les UMD doivent constituer l’univers du patient, où il pourrait se libérer de son agressivité en toute liberté. Elles doivent aussi s’adapter au patient, tout comme le traitement. Sur ce point, un infirmier de l’UMD de Cadillac a déclaré dans Le Point, du 26 septembre 1998 (« Prison ; La nef des fous ») : « Si vous vous approchez sans faire attention et que vous crevez leur bulle, ils vous sautent dessus pour se défendre parce qu'ils se sentent agressés, même si vous leur tendez la main pour dire bonjour. Avec le temps, on sait quand on peut approcher et à quelle distance il faut rester d'un malade qui a trop peur. ».

L’UMD doit accueillir le patient dans une période critique de sa maladie. Elle doit prendre en charge le malade par des soins, des activités sportives, des promenades et des exercices de resocialisation (l’ergothérapie s’inscrit dans cette prise en charge), mais sans rupture de l’univers du patient. Les UMD accueillent trois types de patients. Des « médico-légaux » déclarés pénalement irresponsables en application de l'article 122-1 du Code pénal (ou de son ancien article 64). Des patients qui présentent des troubles majeurs du comportement que ne peuvent plus contrôler les moyens actuels de surveillance et de soins des unités de secteur en hôpital de psychiatrie générale. Ce sont des patients « perturbateurs » de services psychiatriques traditionnels, placés en hospitalisation d'office (HO) par arrêté préfectoral des détenus condamnés (en application de l'article D398 du Code de procédure pénale)

Le décret no 86-602 du 14 mars 1986 relatif à la lutte contre les maladies mentales et à l'organisation de la sectorisation psychiatrique dispose: « Ne font pas partie des secteurs définis à l'article 1er les unités pour malades difficiles, à vocation inter-régionale, implantées dans un centre hospitalier spécialisé et qui assurent l'hospitalisation à temps complet des patients présentant pour autrui un danger tel que les soins, la surveillance et les mesures de sûreté nécessaires ne puissent être mises en œuvre que dans une unité spécifique. Le fonctionnement de ces unités est déterminé dans les conditions fixées par les dispositions de l'article L. 328 du code de la santé publique. »

Le décret du 14 mars 1986 a été abrogé par le décret en Conseil d'Etat n° 2005-840 du 20 juillet 2005 relatif à la sixième partie (dispositions réglementaires) du code de la santé publique et son article 1er est désormais codifié à l'article R. 3221-6 dudit code, lequel renvoie à l'article L. 3222-3 en ce qui concerne le fonctionnement de ces unités.

L'admission en UMD est régie par :

- l'arrêté du 14 octobre 1986 relatif au règlement intérieur type des unités pour malades difficiles: « Les patients relevant d'une unité pour malades difficiles doivent présenter pour autrui un danger tel qu'ils nécessitent des protocoles thérapeutiques intensifs adaptés et des mesures de sûreté particulières, mis en œuvre dans une unité spécialement organisée à cet effet. Ces patients doivent dans tout les cas relever des dispositions des articles L 343 à L 349 du code de la santé publique relatifs aux placements d'office, et présenter, en outre, un état dangereux majeur, certain ou imminent, incompatible avec leur maintien dans une unité d'hospitalisation habilitée à recevoir des patients relevant du chapitre III du titre IV de ce même code. » (Article 1)

- la loi n° 90-527du 27 juin 1990, relative notamment à l'hospitalisation d'office.

- l'article D 398 du code de procédure pénale : sont transférés en service de psychiatrie les individus responsables pénalement qui présentent des troubles mentaux à connotation de dangerosité en cours d'incarcération et qui ne peuvent pas être soignés en service médico-psychologique régional (SMPR).

- l'article 122-1 NCP qui dispose que « la personne qui était atteinte, au moment des faits, d'un trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli son discernement ou le contrôle de ses actes ». Une personne bénéficiant d'un non-lieu en raison de son état de défaillance psychique au moment des faits peut être soumise à une obligation de soins en milieu fermé. Ces soins seront dispensés dans les structures d'UMD pour assurer la combinaison entre soins et sécurité.

La sortie du patient d'UMD répond aux critères médico-administratifs prévus par l’arrêté du 14 octobre 1986. Le transfert dans une unité de soins relevant d'un secteur psychiatrique d'origine du patient est préconisé par la commission de suivi médical (CSM, remplaçant les commissions médicales des sorties) composée de médecins psychiatres. La CSM examine le cas de chaque patient hospitalisé en UMD une fois tout les six mois.La CSM decide alors du retour du patient dans son unités d'hospitalisation d'origine ou d'une prolongation du séjour en UMD de six mois.

14 février 2008

Qu'est-ce qu'une maladie mentale?

Alors
Notre TPE porte sur le soin des maladies des maladies mentales.
Mais qu'est-ce qu'une maladie mentale?
Difficile à dire, c'est pourquoi je me propose de faire un article introducteur et général sur la définitions.
(la colle pas possible si on commence à nous demander ce que c'est que cette chose énigmatique depuis longtemps).

Qu’est-ce qu’une maladie mentale ?

I) Première approche

On définit une maladie mentale comme une affection perturbant la pensée, les sentiments ou le comportement au point de rendre l’intégration sociale du malade difficile.

Les maladies mentales peuvent se diviser en plusieurs catégories :

- les psychoses, dont les schizophrénies ; les psychoses maniaco-dépressives ; les délires chroniques (incluant la paranoïa, les psychoses hallucinatoires chroniques, etc.).

- les névroses, ou les symptômes névrotiques, regroupent les phobies ; l’hystérie ; les obsessions ; les troubles obsessifs compulsifs (manies). Elles apparaissent souvent durant des périodes de difficultés existentielles de l’individu (ce qui provoque les troubles de la personnalité). En général, elles ne posent pas de problèmes graves, mais elles sont problématiques en période de crise.

-les dépression et autres troubles thymiques (troubles mentaux suivant les humeurs), appelés cycloïdes. Ils dévoilent donc d'autres problématiques de vie (problèmes de personnalité, antécédents traumatiques, etc.).

II) Symptômes

Les symptômes sont très variés mais tous les malades mentaux peuvent présenter, à divers degrés, des troubles de la pensée, des émotions ou du comportement, ce qui les empêche de faire face aux exigences de la vie quotidienne. Les symptômes de la maladie mentale sont souvent cycliques et peuvent varier d’intensité d’une fois à l’autre. Cependant, la présence de quelques uns de ces symptômes n’incluse pas systématiquement l’existence d’une maladie mentale. Cela ne signifie pas qu’il faut les négliger, surtout à l’adolescence dont le comportement n’est pas à considérer comme passager.

Les symptômes peuvent être les suivants :

-Conduite asociale et perturbation des relations

-Troubles de l'humeur, de la pensée

-Altération de la personnalité

-Troubles cognitifs et perceptuels, hallucinations

-Altération de la perception du réel

-Dépression

-Expression excessive, absente ou inappropriée de ses émotions

-Comportements destructifs

Le but des thérapies des maladies mentales consiste à rendre une vie normale et active aux malades.

25 janvier 2008

Historique de Sainte Anne (for the oral test)

Vous l'attendiez ? Et bah moi aussi ... ou plutôt j'le bossais. J'ai réussi à synthétiser (enfin bon, c'est proche de l'original quand même ...) un gros machin sur Saint Anne, sa création, son extension, bla bla bla ... possibilité donc pour l'oral.
Le mieux, c'est encore de lire ;)

Sainte-Anne avant Sainte-Anne

Le premier hôpital du quartier, fondé au XIIIe siècle par la veuve du roi Saint-Louis, fut remplacé en 1606 par le Sanitat Saint-Marcel, dit "La Santé" pour y loger les pestiférés. En 1645, la Régente Anne d'Autriche décide de le déplacer plus au sud parce que trop proche de l'Abbaye du Val-de-Grâce. Les travaux débutent en 1651 au lieu-dit "Pique-hoüe" ou "Longue-Avoine", entre l'avenue René Coty actuelle et la rue de la Santé. Le sanitat prend le nom de Sainte-Anne, en l’honneur de sa fondatrice.

Il reste quasi-inoccupé jusqu'en 1787, date où il est choisi par l'Académie des Sciences comme site d'un des quatre hôpitaux devant remplacer l'Hôtel-Dieu. Tenon lui-même propose de le réserver aux "aliénés curables". Le projet est abandonné à la veille de la Révolution. Vingt ans plus tard, le "Clos Sainte-Anne" est loué par une laiterie.

En 1833, Esquirol envisage d'y établir un hospice pour vieillards et infirmes. La même année, Ferrus, médecin chef de Bicêtre obtient d'y appliquer ses théories sur le traitement des aliénés par le travail. Pendant trente ans, les aliénés tranquilles de Bicêtre (200 au plus fort de l'activité) s'y rendent pour divers travaux d'élevage et de culture essentiellement.

L'enclos de 5 hectares, entouré de murs, correspond à la partie sud-est de l'hôpital actuel, jusqu'à l’impasse Reille (aujourd’hui disparue). La ferme Sainte-Anne est un modèle, pour ses bons effets sur la santé des aliénés.

L’Asile Clinique Sainte-Anne, un "modèle à présenter non seulement à la France, mais au monde entier"

En 1863, la décision d'édifier sur l’emplacement de la Ferme un Asile d'aliénés sonne le glas de l'expérience. La Loi du 30 juin 1838 avait prescrit à chaque département d'avoir un établissement "spécialement destiné à recevoir et soigner les aliénés". Or la Seine ne dispose que de Bicêtre et la Salpêtrière dont les locaux sont notoirement inadaptés et insuffisants.

Une Commission présidée par le Préfet Haussmann propose la création d'asiles d'une capacité totale de 6000 lits, construits sur le modèle de l'asile d'Auxerre dont Girard de Cailleux, secrétaire de la Commission, avait été médecin directeur :

- Un "Asile clinique" à Paris, sur l'emplacement de la Ferme, lieu accessible aux étudiants de la Faculté de médecine. Annexé à l'asile, un Bureau central recevra, examinera et classera les malades avant de les répartir.

- Une dizaine d'asiles satellites, à moins de vingt kilomètres de la capitale, de chacun 600 places au maximum. Ville-Evrard ouvrira en 1868, Vaucluse en 1869.

La construction de ce "véritable foyer de la science aliéniste" est confiée à l'architecte Charles-Auguste Questel. Les terrains de la ferme et les parcelles expropriées s'étendent sur 18 hectares dont 13, formant un quadrilatère irrégulier, sont clos de murs. Trois voies de circulation et d'isolement sont percées à l'Est, au Nord (futures rues Broussais et Cabanis) et au Sud (boulevard de Transit, future rue d'Alésia). Questel tire habilement parti de la déclivité du terrain.

Les constructions, sobres et élégantes, évitent l'idée de réclusion. Les matériaux proviennent des démolitions dues aux percées des avenues haussmanniennes.

L'avenue intérieure prolonge la rue Ferrus et divise le domaine en deux parties:

- Sur la partie Est sont édifiés la loge, le pavillon du Directeur, les trois pavillons du Bureau Central reliés entre eux avec salle de cours et quartier cellulaire.

- Dans la partie Ouest, les remises, écuries et ateliers, le bâtiment de l'administration avec logements et parloirs, et l'Asile proprement dit, conçu sur un mode pavillonnaire très ordonné, où forme et fonction thérapeutique sont inséparables. Il est composé de deux "divisions", celle des hommes à droite et celle des femmes à gauche, ayant chacune une infirmerie et cinq pavillons pouvant accueillir 280 malades.

Chaque pavillon comprend trois dortoirs et une cour limitée par un mur précédé d'un saut-de-loup. Une galerie, axe de symétrie de chaque division, conduit au pavillon de bains auquel est annexé un pavillon de neuf cellules pour les agités.

Sur l'axe central de l'asile se trouvent le Bâtiment des services généraux dit "de l'Horloge" surmonté d'un belvédère de surveillance, la chapelle -chef-d'œuvre de Questel-, l'amphithéâtre, la buanderie et le château d’eau. L'ensemble est demeuré intact, hormis les demi rotondes pour agités qui ont disparu.

L’Age d’or de l’aliénisme

Le 1er mai 1867, l'asile ouvre ses portes, avec Girard comme directeur. La plupart des malades reçus par le Bureau Central d'Examen viennent de l'Infirmerie du Dépôt. L'un des deux internes, Valentin Magnan, futur chef de l'Ecole française de médecine mentale, y fera une carrière de 45 années. Et un "Bureau de consultations gratuites" est inauguré au Bureau Central en août 1868, vite doublé d'un "service de consultations externes" tenu par les deux médecins en chef de l'Asile.

La période suivante est troublée: chute du Second Empire, départ de Girard, obus prussiens et combats de la Semaine sanglante perturbent quelque temps la vie de l'asile. Le Service des aliénés de la Seine passe dès novembre 1870 sous la gestion de l'Assistance publique, et ne reviendra que fin 1873 dans les attributions du Préfet de la Seine.

L'institution dispose de "serviteurs dévoués" ne manquant pas de savoir-faire mais ils doivent aussi s'instruire: l'Ecole professionnelle d'infirmiers et d'infirmières ouvre en 1882. La laïcisation peut alors se concrétiser en janvier 1884 par le remplacement des Sœurs de Saint-Joseph. Mais les nouvelles infirmières, aussi mal payées que les gardiens des hommes vivent dans des conditions difficiles, en effet, en 1889, au nombre de trois pour 60 malades, elles travaillent 16 heures par jour et dorment dans des chambres proches des dortoirs des malades.

La mobilisation des hommes pendant la Grande Guerre imposera l'entrée d'infirmières dans la division des hommes, ce dont "il ne résulte aucun inconvénient", précise la Commission de surveillance en 1915.

Entre 1869 et 1877, deux pavillons ont été édifiés dans la partie sud-est du domaine dans le cadre d'un projet de pensionnat (pour malades payants), puis d'un projet de quartier pour aliénés criminels. Baptisés Leuret et Ferrus (et depuis 1911, à l'initiative de G. Ballet, respectivement Benjamin Ball et A. Joffroy), ils seront dévolus à la "Clinique de Pathologie mentale et des maladies de l'encéphale" créée en 1877.

Magnan assurait déjà avec ses collègues un "enseignement par la clinique", suspendu de 1873 à 1876 après une campagne de presse dénonçant les présentations de malades. Magnan est candidat à la chaire, mais c'est un élève de Charcot, Benjamin Ball qui l'emporte. À Ball succèderont Alix Joffroy, Gilbert Ballet, Ernest Dupré, Henri Claude, Maxime Laignel-Lavastine, Joseph Levy-Valensi, Jean Delay, Pierre Deniker...

Le Pavillon central de chirurgie, dit "Pavillon hollandais" ouvre en 1900, et reçoit les cas chirurgicaux et obstétricaux des asiles de la Seine. Deux ans plus tard ouvre un service de chirurgie dentaire.

Les premiers traitements spécifiques: vers la fin de l’Asile

En 1908, 300 malades tranquilles travaillaient selon leur métier, dans et pour l'établissement: menuiserie, serrurerie, peinture, jardinage, buanderie, repassage, etc.

De nouveaux traitements plus actifs sont inventés: la clinothérapie et les bains permanents dans les états aigus, dont Magnan est un grand partisan. Il est aussi apôtre du « no-restraint », et supprime la camisole, l'immobilisation au lit, puis les cellules d'isolement.

C'est Henri Claude, médecin-chef de la « Clinique », qui passe pour avoir "fait entrer" la psychanalyse à Sainte-Anne en 1923. La Clinique abrite aussi le célèbre "Laboratoire de Psychologie" dirigé par Georges Dumas. Les premiers traitements biologiques apparaissent : malariathérapie (le centre d'impaludation du docteur Leroy est unique en France), cures de Sakel, premières méthodes de convulsivothérapie.

L’hôpital Henri Rousselle, premier « service ouvert »

Jusqu'en 1922, toutes les admissions dans les asiles avaient lieu sous le régime de la Loi de 1838, donc sous contrainte. Cette année-là, Henri Rousselle, membre du Conseil Général obtient la création du premier "service ouvert" en France.

Ce service départemental "de prophylaxie mentale" confié au psychiatre Edouard Toulouse regroupe hospitalisation, dispensaire, service social et laboratoire de recherche. Il occupe bientôt l'ensemble des bâtiments du service des Admissions (qui déménage dans les anciennes infirmeries de l'asile). Du fait de son succès, il s'avère vite insuffisant pour la population du département. Mais des malades y sont retenus contre leur gré ou en sortent transférés dans un service fermé, ce qui -autant que son coût élevé- est très critiqué par la plupart des aliénistes des asiles... L'un d'entre eux, Théodore Simon, succède à Toulouse en 1936, suivis de Génil-Perrin dernier médecin-directeur, Yves Porc'her, Rondepierre, Daumézon.

En 1933, la mobilisation des médecins pour la défense de Sainte-Anne, le seul asile parisien intra-muros, évite sa fermeture et l'installation de la Faculté de médecine dans ses locaux. L'hôpital de la Charité de la rue des Saints-Pères aura moins de chance.

De l’Occupation à la Sectorisation

En 1940, une partie de l'Hôpital Psychiatrique -nom qui a remplacé en 1937 Asile d'aliénés- est convertie en hôpital militaire allemand. Une présence ennemie qui n'empêche pas l'hôpital de servir d'asile à des personnes menacées (Anglais, Juifs...), et que s'y développe la Résistance, avec Julian de Ajuriaguerra, Lucien Bonnafé, qui dirige le Front National Sanitaire, Jean Talairach qui le remplace à ce poste, Pierre Deniker, René Suttel, Henri Cénac-Thaly détenu plusieurs mois à la Santé en 1943, Yves Porc'her -le capitaine Delcourt dans la clandestinité- condamné à un an de prison, Virginie Olivier -Charlotte dans la clandestinité- infirmière, morte à Ravensbrück. De plus, trois médecins de l'hôpital sont assassinés à Auschwitz: Joseph Levy-Valensi, titulaire de la chaire, René Bloch chirurgien-chef et son adjoint Moïse Haller.

Sous l'Occupation, le nombre des entrées baisse plus encore que lors de la Première Guerre. Surtout, le régime de famine entraîne une mortalité très élevée, l'hécatombe touchant d'autant plus Sainte-Anne que les malades arrivent aux Admissions dans un état de dénutrition souvent marqué. Cette période voit aussi l'ouverture dans le "Pavillon hollandais" du service de neuro-psycho-chirurgie (Pierre Puech), l'installation des premières unités d'EEG de France et l'utilisation des premiers sismothères.

Dans les années 1950, Daumézon, médecin-chef des Admissions, applique le principe de répartition des malades selon des aires de recrutement géographique, puis en 1967 remplace le vieux service par le Centre Psychiatrique d'Orientation et d'Accueil, consultation d'urgence ouverte jour et nuit.

En 1967 naît aussi l'idée d'une réorganisation de la psychiatrie parisienne: chacun des 36 secteurs de Paris disposerait de 50 lits à Sainte-Anne, où six nouveaux bâtiments de 7 niveaux remplaceraient ceux de l'asile d'Haussmann, et de 150 lits dans un hôpital périphérique. Survient mai 68, et l'abandon du projet permet d'éviter le pire, au moins sur le plan architectural.

Puis vient la sectorisation, dix ans après la circulaire du 15 mars 1960. Le développement de l'extrahospitalier favorise alors la réduction du nombre de lits et celle-ci l'intégration de plusieurs secteurs auparavant rattachés à Vieille-Eglise, Perray-Vaucluse et Maison-Blanche. La psychiatrie de Sainte-Anne s'installe "dans la cité", jusqu'à sa récente implantation aux urgences des hôpitaux généraux.

Enseignement et recherche: des découvertes de portée mondiale

Ce dernier demi-siècle voit se développer l'Ecole d'Infirmière, aujourd'hui IFSI Virginie Olivier, et une importante Ecole des Cadres Infirmiers. Sur le plan médical, la tradition se perpétue: l'enseignement est dispensé dans les deux services universitaires héritiers de la Clinique, le SHU et la CMME, mais aussi dans les services de psychiatrie de secteur.

La recherche est représentée par cinq unités de l'INSERM, avec en particulier son Centre Paul Broca. Les Journées Sainte-Anne réunissent depuis 1983 les diverses écoles, de la psychiatrie biologique à la psychanalyse. Parmi les représentants de cette dernière discipline, citons Parcheminey, Pierre Male, Pasche, Lacan (qui trouve dans le service de Claude matière à sa thèse de 1932) et ses célèbres "présentations de malade", Pierra Aulagnier.

En 1952, Sainte-Anne est le lieu d'un évènement majeur: la découverte par Jean Delay et son assistant Pierre Deniker des propriétés du premier neuroleptique, le 4560 RP (Largactil). En 1957, Deniker reçoit le prix Lasker, partagé avec Henri Laborit qui le premier utilisa le produit dans l'hibernation artificielle. La recherche dans le domaine de la pharmacocinétique et des propriétés thérapeutiques des psychotropes s'y est poursuivie avec profit.

C'est à Talairach que l'on doit l'autre découverte de portée mondiale, la stéréotaxie: son "cadre", un appareil fixé sur le crâne est mis au point en 1948, année où il réalise avec Henry Hécaen et Ajuriaguerra la première intervention au monde "à crâne fermé". Les applications en sont multiples en neurochirurgie et en épileptologie (stéréo-électro-encéphalographie) notamment.

La Stimulation Thalamique Intermittente est inventée et développée à Sainte-Anne par Mazars à partir des années 1960. Le développement de l'imagerie (scanner, angiographie numérisée, IRM, imagerie de diffusion, de perfusion et d'activation, etc.) a permis à l'hôpital de disposer d'un plateau technique de premier plan.

La neurochirurgie et le service d'imagerie morphologique et fonctionnelle, la neurologie, la chirurgie, l'anesthésie-réanimation et la stomatologie sont regroupés depuis 1986 dans le Centre Raymond Garcin (du nom du neurologue de la Salpêtrière), construit autour du "Pavillon hollandais".

Les constructions anciennes sont inscrites à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1979. Du mur qui entourait l'asile ne subsiste qu'une portion rue de la Santé et rue Cabanis, que l'on envisage d'abattre. Le parc, avec son millier d'arbres (dont un Gingko Biloba, un Dyospiros et un Murier centenaire) et ses nombreuses statues, est classé et protégé.

De quelques personnalités et innovations

Parmi les grands personnages, citons Soulairac pour ses recherches psycho-neuro-endocrinologiques, Sven Follin, l'un des pères de la psychose hystérique, Brian-Garfield, première femme chirurgien français nommée chirugien-chef en 1946, le père Deschamps, exorciste, aumônier de 1974 à 1986...

Nombreuses aussi sont les créations et innovations de ces dernières décennies:

- Le Centre de Guidance Infantile Pierre Male, du nom de son fondateur avec René Zazzo et "Ajuria" en 1948

- Le dispensaire Moreau de Tours ouvert en 1972, premier centre pour toxicomanes en France avec Fernand-Widal habilité à délivrer la méthadone (1974), devenu en 2004 un service à part entière

- Le Centre d'Etude de l'Expression de la CMME constitué en 1969 à partir du Centre d'Expression plastique de Robert Volmat et Jean Delay (1954) et son Musée Singer-Polignac

- Le Secteur Médico-Psychologique Régional de la prison de la Santé rattaché à Sainte-Anne en 1986.

Et plus récemment les unités de prise en charge des Troubles du Comportement Alimentaire (CMME), des adolescents (au CPOA), des patients sourds, et enfin l'équipe "Santé mentale et Exclusion sociale" qui montre que Sainte-Anne, en charge avec Perray-Vaucluse des quartiers les plus aisés de la capitale, n'en a pas moins le souci de l'accès aux soins des plus démunis.

Enfin, l'Institut H. Ellenberger voisine avec la deuxième bibliothèque européenne de psychiatrie, qui pour tout ce qu’elle lui doit porte le nom du Maître de Bonneval, Henri Ey, qui anima près de 40 ans ses "Mercredis de Sainte-Anne". Un Musée d'histoire de la psychiatrie a ouvert en 1989.

Un Centre Hospitalier tourné vers l’avenir

Que des malades aient été isolés à Sainte-Anne n'en a pour autant jamais fait un lieu isolé du monde. Un riche partenariat interhospitalier en France et dans le Monde s'y est développé, mais aussi les relations avec les associations de patients et de leurs familles, concrétisées par l'ouverture d'une "Maison des Usagers" en 2004.

Et si Sainte-Anne n'est plus depuis quelques années le seul hôpital psychiatrique parisien intra-muros, il reste un Centre Hospitalier unique en son genre, dont la réputation internationale sera confortée par le futur (et futuriste) Institut de la Psychiatrie et des Neurosciences.

Sans avoir perdu de vue sa mission première: les soins aux malades, qu'il remplit depuis bientôt cent cinquante ans.