13 décembre 2007

La dépression

I) Présentation

La dépression nerveuse est un trouble mental caractérisé par des sentiments de découragement, de culpabilité, de tristesse, d'impuissance ou de désespoir. Contrairement à la tristesse normale ou au chagrin causé par la perte d'un être cher, cette dépression est une tristesse persistante et profonde, sans raison apparente. Elle peut s'accompagner de divers symptômes, comme les troubles du sommeil et de l'appétit, la perte de l'esprit, d'initiative, l’autopunition, le retrait social, l’inactivité ou la perte du plaisir.

II) Formes de dépression

Les principales formes de troubles dépressifs sont marquées par une altération d’humeur. La plus importante, aussi appelée psychose maniaco-dépressive (ou bipolaire), se caractérise par une succession d'accès dépressifs et d'accès maniaques.

Dans cette psychose bipolaire, l’humeur dépressive prédomine chez le patient qui est généralement inconscient de sa tristesse. Le sujet perd tout intérêt pour ses activités et se replie dans l'inactivité. Les symptômes sont des troubles du sommeil (habituellement par des réveils matinaux précoces), une perte de l’appétit, une incapacité à se concentrer et à prendre des décisions, un ralentissement de la pensée et une diminution de l'énergie, un sentiment de découragement, de culpabilité, de désespoir, un désintérêt pour l'activité sexuelle, des pensées suicidaires récurrentes allant parfois jusqu'à la mise à exécution du suicide. L’humeur du sujet peut être exaltée, exubérante ou irritable. Le comportement est bizarre, parfois hargneux. De plus, on, peut parfois remarquer une logorrhée sans fin (flux de paroles), des pensées confuses, des idées de grandeur, une hyperactivité sociale, sexuelle et professionnelle, une grande distraction, une perte du jugement et une diminution du besoin de sommeil.

III) Origines

De nos jours la dépression a toujours été vue comme résultant de l'interaction d'un ensemble de facteurs génétiques, psychologiques, sociaux et biologiques.

A) Prédisposition génétique

La prédisposition aux troubles dépressifs peut être transmise génétiquement. Le risque de trouble dépressif est plus grand dans les familles ayant déjà des antécédents dépressifs que dans le reste de la population. La dépression chez les femmes pourrait être d'origine biologique, ou pourrait être attribuée au fait que les femmes apprennent des rôles sociaux favorisant la passivité. Le plus grand nombre de cas de dépressions enregistrés chez les femmes tient aussi au fait que les hommes se livrent plus difficilement à leur entourage et aux médecins.

B) Origines psychologiques

Les aspects biologiques, cognitifs (mentaux), émotifs et comportementaux du fonctionnement humain sont en constante interaction. Ainsi une modification de n'importe lequel de ces aspects a un impact sur les autres. Lorsqu'une personne est dépressive, elle a tendance à voir la réalité de façon plus négative. En retour, cette interprétation plus négative amplifie les émotions dépressives. Par conséquent, le comportement est également influencé (par exemple par la passivité), ce qui produit un impact sur les pensées et les émotions.

Par ailleurs, la dépression se développe souvent en réaction à un évènement ou une situation générateurs de stress. Cependant, nous ne présentons pas tous la même vulnérabilité face aux différents types de causes de stress. Un évènement « heureux » peut paradoxalement représenter un stress (promotion, mariage, etc.).

C) Origines sociales

L’environnement est fondamental pour le comportement. En effet, si nous vivons mal, dans un environnement pénible (rythme de vie effréné, soucis professionnels et/ou familiaux, chômage, divorce, deuil, isolement, déracinement, déménagement…), l'état de santé est perturbé plus ou moins gravement et plus ou moins longtemps.

Quelques exemples :

-L'enfance est un moment-clé : les personnes ayant subi dans leur enfance la perte de personnes importantes sont davantage sujettes à des dépressions plus tard dans leur vie. L'importance et la qualité du soutien que nous recevons par nos relations interpersonnelles (proches parents, conjoints, enfants, amis...) peuvent nous protéger contre le stress et les tensions de la vie quotidienne, et ainsi réduire les réactions physiques et émotionnelles au stress, l'une d'entre elles pouvant être la dépression.

-L'absence d'une relation étroite, de confiance, augmente le risque de dépression. Les mauvais traitements ou l'infidélité d'un ou d'une partenaire sont des facteurs aggravants.

-Le mariage peut permettre d’éviter le développement de la dépression chez les hommes et les femmes car si les tâches quotidienne sont partagées, alors chacun peut mener une vie plus calme et donc moins tendu.

Cependant, les femmes qui ne travaillent pas et qui restent à la maison pour s'occuper des jeunes enfants sont plus susceptibles de dépression, particulièrement lorsqu’il s’agit de garder des enfants ou s’il existe des problèmes financiers, et le taux de dépression après la perte d'un époux est également accru.

D) Origines biologiques

Pour certaines personnes, la dépression se présente comme une vulnérabilité génétique (transmise héréditairement). Entre autre, on a constaté ces résultats sur des jumeaux qui furent adoptés par des familles différentes ou sur des enfants adoptés issus de parents biologiques dépressifs ou maniaco-dépressifs.

Les gens déprimés présentent différents dysfonctionnements neurobiologiques : l’organisme secrète une quantité anormale de certaines substances, les neurotransmetteurs, ce qui entraîne ce dysfonctionnement.

Cependant, l'aspect physiologique n'est pas toujours la cause de la dépression. Le Dr. Michael Spevack pense, dans on oeuvre Être bien dans sa peau, que nous en sommes parfois la cause : « On sait maintenant qu'il s'agit d'un cercle vicieux où chaque facteur influence et aggrave l'autre : les pensées négatives ont pour effet d'abaisser l'humeur, ce qui entraîne fort probablement un certain déséquilibre dans la chimie du cerveau. En s'attaquant au traitement de l'un ou l'autre de ces facteurs, on peut aider les gens à se sentir mieux. »

IV) Traitement

Dans l'Antiquité grecque, des prêtres jetaient le déprimé à la mer du haut d'une falaise et d'autres prêtres dans une barque le repêchaient. La frayeur a été si grande que le déprimé aurait été guéri de son mal de vivre. D'autres peuples tentaient des exorcismes.

A l’heure actuelle, il existe trois principaux traitements utilisés pendant les épisodes dépressifs et en prévention de la récurrence d'épisodes dépressifs :

A) Les médicaments

Deux grands groupes de médicaments sont utilisés pour traiter les troubles dépressifs : les antidépresseurs et les inhibiteurs de la monoamine-oxydase (IMAO). Ces derniers exigent un régime alimentaire spécial en raison de leur interaction avec la tyramine que l'on trouve dans les fromages, la bière, le vin, les foies de volaille et autres aliments, et parce qu'ils augmentent la tension artérielle. Les antidépresseurs ne nécessitent pas de régime alimentaire spécial mais peuvent avoir un effet nocif sur le tissu cardiaque. Ces antidépresseurs prolongent les effets des neurotransmetteurs, ce qui permet un fonctionnement normal.

L'électrochoc (ou ECT) est considéré comme efficace surtout dans les dépressions résistantes à la thérapie médicamenteuse.

B) Psychothérapie

La psychothérapie est souvent utilisée en complément des traitements médicamenteux ; c’est une thérapie comportementale visant à identifier les modèles de pensées négatifs et de fournir au patient des méthodes pour les contrer. Du point de vue du béhaviorisme (étude du comportement observable), on considère en effet que la dépression présente un régime de pensées négatives entretenu par le patient lui-même et que le fait de s'opposer à ce cycle permet une rémission plus rapide. La psychanalyse ou la psychothérapie psychanalytique sont donc des traitements de fond qui visent à appréhender les conflits inconscients à l'origine de la dépression.

C) Sismothérapie

La sismothérapie vise à reproduire une crise convulsive (épileptique). L'intervention est réalisée sous anesthésie générale. Un bref courant est appliqué au niveau d'un ou des deux lobes temporaux. Le mécanisme d'action est encore aujourd'hui mal compris. Son efficacité est démontrée. Cette thérapie suscite une controverse, alimentée principalement par le caractère d'apparence barbare de cette intervention lors de ces premières utilisations en psychiatrie avant la deuxième guerre mondiale. Elle reste utilisée mais présente occasionnellement des effets secondaires importants pour le patient : pertes de mémoire et destruction de capacités mentales, qui ont conduit certaines personnes à se suicider suite à un tel traitement les ayant gravement handicapées mentalement. Son indication reste les syndromes dépressifs graves après échecs de plusieurs cures médicamenteuses.

1 commentaire:

TPE a dit…

source: wikipédia et encarta